Être une maman suffisamment bonne
De plus en plus de mamans élèvent leurs enfants seules au Québec. Les défis des mamans monos s’adresse à ces femmes et vise à les aider à relever leurs défis particuliers.
De nos jours, se comparer aux autres mamans sur les réseaux sociaux est devenu un réflexe. Culpabilité, déception, pression s’en suivent trop souvent. La psychoéducatrice Audrey Caron nous propose donc d’avoir plus de bienveillance envers nous-mêmes en posant la question : c’est quoi être une maman suffisamment bonne?
L’idée c’est de laisser tomber un peu la pression que l’on se met soi-même en essayant d’être une maman parfaite, ce qui est, on en convient, impossible. «On a tellement de pression comme maman, on veut tellement bien faire, on est tellement informées de nos jours! On ne veut pas bousiller nos enfants, on veut en faire des adultes sains qui réussissent! On a tellement de pression que ça devient difficile, on ne sait plus à quoi se raccrocher», expose Audrey Caron.
Quand on est monoparentale, c’est encore pire puisqu’on n’est pas deux parents à la maison, alors même si on est en garde partagée, on a des moments ou l’on est seules avec cette pression et ou on n’a pas de conjoint pour nous soutenir dans les moments difficiles et nous aider à faire la part des choses.
«C’est d’autant plus important pour la maman solo d’avoir une vision saine de ce que c’est qu’être une maman suffisamment bonne. Dans ce concept on convient qu’à la naissance l’enfant a besoin de 100% de l’attention de son parent, mais plus il grandit plus il devient capable de tolérer des délais et des moments ou son parent est moins disponible et plus fatigué par exemple.»
L’idée de fond c’est qu’on n’a pas besoin d’être 100% parfaite en tout temps. De la même façon qu’on ne s’attend pas à une disponibilité indéfectible sept jours sur sept de nos amis. «On a le droit de faire des erreurs ou d’être fatiguée. De se dire à soi-même: je vais être bonne, disponible et être en mesure de décoder mon enfant la majorité du temps. Mais pas toujours», poursuit-elle.
Cette façon de faire prépare en même temps nos enfants à la vraie vie ou les autres ne seront pas continuellement disponibles pour s’ajuster à tous leurs besoins et envies.
«Il faut aussi être en mesure d’évaluer objectivement nos ressources disponibles. Si je suis une maman monoparentale, j’ai 24h et j’ai deux mains. Ça se peut que j’aille moins de temps et que pour garder mon équilibre, que j’aie besoin de réserver un peu de temps pour moi dans le tourbillon de mes tâches et responsabilités quotidiennes. Certaines mamans ont besoin de plus de repos ou sont moins capables de gérer leur niveau de stress. Il faut en être consciente», conseille la psychoéducatrice.
Notre performance parentale va donc varier d’une journée à l’autre ou d’une période à l’autre et c’est normal, la vie bouge constamment. De plus, il faut accorder de la place aux imprévus et modifier l’horaire et nos attentes selon ces évènements. «On ne se donne pas suffisamment la possibilité de bouger les choses dans notre organisation. L’organisation c’est bon quand ce n’est pas trop coulé dans le béton et qu’on se donne l’option d’aller jouer dedans et de s’écouter. Privilégions la qualité des moments plutôt que la quantité et, surtout, ajoutons donc un peu de souplesse, de bienveillance envers soi-même et d’autocompassion dans notre quotidien de maman!»
À la naissance l’enfant a besoin de 100% de l’attention de son parent, mais plus il grandit plus il devient capable de tolérer des délais et des moments ou son parent est moins disponible et plus fatigué par exemple.
Audrey Caron