La mémoire des victimes de l’alcool au volant honorée près du Palais de Justice
L’organisme MADD Canada a dévoilé lundi matin une œuvre d’art en mémoire des victimes de l’alcool au volant. Symboliquement, l’œuvre est installée à proximité du Palais de Justice de Québec.
Située en bordure du boulevard Jean-Lesage au Parc de l’Amérique latine, l’œuvre est constituée de trois panneaux translucides sur lesquels sont gravés les noms de 48 personnes ayant perdu la vie au Québec en raison de la conduite avec les capacités affaiblies. Ces panneaux sont installés sur une ligne brisée, représentant «une route brisée comme lors d’une collision et les vies brisées de tous ceux et celles qui sont touchés par la conduite avec les capacités affaiblies», explique l’organisme.
Longue cérémonie
Le nouveau monument commémoratif a été dévoilé dans le cadre d’une longue cérémonie de plus de 90 minutes. Le tout a débuté par une prestation musicale et une prière livrée par l’artiste wendate Diane Andicha Picard. Puis, après quelques allocutions du député Sylvain Levesque et de la cheffe de direction par intérim de MADD Canada, Dawn Regan, les noms des 48 victimes inscrites sur l’œuvre ont été lus accompagnés d’un hommage de quelques mots écrit par leurs proches. Au même moment, les familles se recueillaient en allumant un lampion. Puis, un peu avant midi 30, le monument a été dévoilé et des gerbes de fleurs y ont été déposées par les familles présentes.
Un devoir de mémoire et de sensibilisation
Le dévoilement de cette œuvre s’insère dans la volonté de MADD Canada d’installer de tels monuments dans chaque province du pays afin de sensibiliser la population face aux conséquences de la conduite avec les capacités affaiblies. «Ça n’a pas d’allure qu’il y ait encore beaucoup de personnes qui soient tuées en raison de l’alcool au volant. Des familles sont détruites à cause de ça! Et de faire quelque chose comme ça, ça permet de sensibiliser le public, mais aussi d’honorer les victimes», explique Dawn Regan.
Bien que l’œuvre compte 48 noms au moment de son inauguration, la liste est appelée à s’allonger. «L’an prochain, on va faire une autre veille de chandelle et nous allons inscrire d’autres noms à ce moment-là», promet Mme Regan.
Quant au choix du lieu, il n’est pas anodin. «Il y a beaucoup d’émotions ici. Il y a des familles qui sont en cour présentement. D’avoir ça ici, ça leur permet de passer pour honorer leur proche», soutient la grande patronne de l’organisme qui tente aussi de faire changer les lois en matière de conduite avec les facultés affaiblies.
Ces émotions, Daniel Fortin les connaît bien. Il a perdu son fils Jackson Fortin, 14 ans, le 2 septembre 2021 dans un accident sur l’autoroute Dufferin-Montmorency à l’angle du boulevard François-De Laval. «Une cérémonie comme ça, ça met un petit pansement sur le bobo. Ça fait une place pour me recueillir où je pourrai être plus zen qu’à la maison», dit-il.
Il reconnaît lui aussi le caractère symbolique de l’emplacement choisi. «Ce serait l’fun que le fourgon qui amène les accusés à la cour arrête devant pour qu’ils puissent le voir en entrant. Je sais que ça ne se peut pas, on est sur un boulevard, mais c’est important de sensibiliser encore plus le public», indique-t-il.