Relève chez les cadres pompiers: un défi majeur
MUNICIPAL. D’ici 6 ans, 56% des cadres aux opérations du Service de protection contre l’incendie de Québec (SPCIQ) quitteront pour la retraite. Ainsi, une douzaine de postes devront être comblés. Mais les candidatures ne sont pas au rendez-vous.
Le problème est aussi patent du côté des chefs aux opérations, relevant des cadres aux opérations. Pour ce type de poste, seule une candidature interne sur un bassin de 100 officiers syndiqués a été soumise. Cette observation figure dans le Rapport annuel 2014 du vérificateur général de Québec, François Gagnon, dévoilé mardi en conférence de presse.
Le fait que la convention collective ne soit pas encore renouvelée chez les pompiers et la contestation de la désyndicalisation de 76 postes de pompiers, toujours devant la CRT [Commission des relations de travail], ne serait pas étranger au manque de relève, admet le vérificateur général.
La problématique de gestion des opérations chez les pompiers ne serait pas attribuable à l’arrivée du nouveau chef des pompiers de Québec, Christian Paradis, entré en fonction à l’automne 2014, puisque l’analyse du vérificateur général dans le tome 1 s’arrête en octobre. Le tome 2, bouclant l’année 2014, sera déposé au plus tard à la fin août 2015.
Le rapport de M. Gagnon comprend 27 recommandations, dont 15 sont destinées au SPCIQ. «La dernière vérification exhaustive chez les pompiers s’est faite en 2007. Je voulais la faire avant la fin de mon mandat», souligne le vérificateur général de Québec, dont le contrat se termine cette année.
Occupation du temps
L’occupation du temps chez les pompiers manque de clarté, selon le vérificateur général de Québec.
«Entre 6h30 et 21h30, il y a au moins 46% des plages horaires des activités en caserner où l’on ne sait pas ce qui se passe. Il faudrait mettre en place un outil où l’on pourrait mieux connaître les activités, les formation», avance M. Gagnon.
Conflits d’intérêts
Outre les travaux de vérification d’optimisation des ressources au SPCIQ, le vérificateur général s’est penché aussi sur l’octroi des contrats de moins de 25 000$ et ceux négociés de gré à gré de 25 000$ et plus.
«Nous avons constaté que le mode d’adjudication et les fournisseurs aussi. Mais il n’y a pas de mesure pour assurer la rotation des fournisseurs. La Ville de Québec n’a pas non plus de système pour retracer les conflits d’intérêt. (…) Nous avons relevé 19 cas problématiques, dont 4 cas potentiels de conflits d’intérêt. Sur le volume total de vérification, ce n’est pas beaucoup, mais ce n’est pas légal. On ne peut dire si c’est délibéré ou par méconnaissance», détaille François Gagnon.
Le vérificateur général a cité l’exemple d’une brigadière travaillant quelques heures par semaine pour la ville de Québec, dont le conjoint aurait obtenu notamment un contrat de déneigement de l’administration Labeaume. Ce qui la porte en conflit d’intérêt.
Plan d’action
L’administration Labeaume, de son côté, affirme avoir dans ses cartons un plan d’action pour les différentes directions de la ville. «Si celui-ci est appliqué, il répondra de manière satisfaisante aux recommandations du vérificateur général», assure le vice-président au comité exécutif de la Ville de Québec, Jonatan Julien.
Quant aux lacunes observées au SPCIQ, M. Julien admet la déficience sur les mesures de performance dans les casernes. «Les casernes n’ont pas le même profil. (…) Le travail d’optimisation devra être décanté avec Chantale Giguère [directrice générale adjointe responsable de la sécurité publique]», ajoute-t-il.
Pour ce qui est de l’octroi de contrats de moins de 25 000$, M. Julien souligne que l’administration Labeaume a de bonnes pratiques, «mais certains éléments méritent plus d’attention, comme la rotation des fournisseurs. Ce n’est pas clair. On va s’en assurer. (…) On va aussi s’asseoir avec Daniel Maranda [responsable des approvisionnements] et Daniel Beaudet [directeur général adjoint de l’innovation et des services de soutien] pour la méthode d’approvisionnement des contrats. Je suis convaincu qu’on peut encore s’améliorer», résume M. Julien.
Le service de protection contre les incendies en bref
– 409 pompiers
– 25 cadres
– 31 autres ressources
– 37 M$ de budget d’opération (biens, services, salaires)
– 59 M$ de budget global
– 30% des appels concentrés dans 3 casernes
(Source: Ville de Québec)
Groupe Québec Hebdo
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