VIOLENCE. Les instances officielles du CHU ont récemment émis une nouvelle politique pour contrer tout acte de violence fait envers ses employés. Affiches, gardiens supplémentaires et autres mesures sont en place pour freiner la violence dans les hôpitaux.
La politique de prévention et de gestion des situations de violence de la clientèle à l’endroit d’un intervenant a été adoptée en mai 2015. Celle-ci se veut générale, elle vise autant les employés que les patients ou les visiteurs. «Les situations de violence viennent à l’encontre des valeurs de respect et de dignité que l’organisation prône», peut-on lire dans l’infolettre de janvier 2016 du CHU de Québec.
Pour la période du 1er avril 2015 au 9 janvier 2016, «179 agressions envers des employés ont été répertoriées. C’est assez stable si on compare aux autres années. Il est toutefois trop tôt pour mesurer les impacts de la nouvelle politique», affirme Josianne Vignola, conseillère en communications externes pour le CHU de Québec qui inclut le CHUL, l’Enfant-Jésus, Saint-Sacrement, Saint-François d’Assise et L’Hôtel-Dieu de Québec.
Pour s’assurer que les employés soient outillés adéquatement, plus de 200 personnes «ont reçu une formation visant à des modes d’intervention pour assurer sa sécurité et celle des patients lors d’une situation d’agressivité lors de la dernière année.» De plus, environ 150 personnes ont suivi une formation plus spécifique sur des «problématiques de santé plus propice aux comportements violents», peut-on aussi lire dans l’infolettre de janvier 2016.
Toutes ces recommandations et actions visent un département en particulier, celui des urgences. Des dispositifs de contrôles de portes et des boutons de panique ont été ajoutés. En plus d’affiches dissuasives pour inciter les gens à avoir un comportement non violent, autant physiquement que verbalement, le CHU a ajouté des gardiens de sécurité pour faciliter les interventions en cas de problèmes.
Les problèmes de violence envers les employés du monde hospitalier ne touchent toutefois pas uniquement les urgences. «J’ai déjà eu un patient qui voulait me lancer son urinal plein d’urine, car je venais lui donner son médicament en pleine nuit. J’avais pourtant pris des précautions pour ne pas trop le déranger. Il m’a lancé un verre en vitre que j’ai réussi à éviter», raconte une infirmière qui désire garder l’anonymat. L’histoire s’est déroulée alors qu’elle travaillait au département des chirurgies. L’homme âgé d’environ 45 ans avait fini par se calmer.
Le syndicat appuie les nouvelles mesures
Selon la présidente du Syndicat interprofessionnel du CHU de Québec (SICHU), le problème dans les hôpitaux est qu’anciennement, les employés ne déclaraient pas toujours officiellement les cas problèmes et les incidents. «Le problème a toujours existé. Les gens toléraient de se faire parler d’horribles façons. C’est vraiment important de tout déclarer, même lorsqu’il n’y a pas de blessures physiques», explique Guylaine Boulanger.
La présidente du syndicat voie d’un bon œil la présence d’un agent de sécurité aux urgences 24 heures sur 24. «Comme le gardien va être à même la salle d’urgence, ça va permettre une couverture plus serrée des activités de l’urgence. Ça va être aussi plus sécuritaire, parce que les visites seront plus contrôlées.»
Guylaine Boulanger ajoute aussi que les affiches exigeant l’écoute, le respect et le calme seront plus dissuasives puisqu’elles expliqueront que leurs agissements peuvent avoir des conséquences comme des menaces de poursuites judiciaires, voire une expulsion de l’établissement hospitalier. «Quand on va expulser quelqu’un, une évaluation va devoir être faite pour la santé du patient et le risque de sécurité de la personne. Nous serons en collaboration avec la police dans certains cas», précise-t-elle.