Courir sur la Grande Muraille de Chine contre le suicide
Le porte-parole du Centre de prévention du suicide de Québec, Jasmin Hains, s’est lancé un défi de taille.
Photo Métro Média – Marie-Pascale Fortier
Il fera fi de son aversion pour la course et s’entraînera toute l’année pour prendre part à la «Trail de la Muraille de Chine», organisée par Courir pour la vie, un organisme à but non-lucratif qui favorise la mobilisation de l’opinion publique face à la gravité du fléau qu’est le suicide.
M. Hains prend très à cœur son rôle auprès de l’organisme, ayant lui-même perdu sa sœur, Marylène, qui s’est enlevé la vie il y a dix ans. «J’aurais pu mettre mes beaux complets et dire que je suis impliqué, mais je voulais vraiment accomplir quelque chose de plus engageant et de moins facile», explique l’animateur à Radio-classique qui habite le quartier Saint-Sacrement.
Photo – Deposit Photos
«Je n’aime pas courir. Je n’ai jamais compris les gens qui courent. Voyons ! Après quoi ils courent comme ça ?», rigole-t-il. Pour lui, cependant, ce défi est réellement porteur de sens, d’autant plus qu’il a subi une fracture d’une vertèbre à l’âge de 11 ans. «Les médecins disaient que ce n’était pas pour moi, alors j’ai décidé de le faire».
D’accomplir cet exploit cette année était aussi très significatif pour le nouveau coureur puisque le Centre de prévention du suicide de Québec fête ses 40 ans, et lui aussi. C’est d’ailleurs le jour de son propre quarantième anniversaire qu’il remettra le chèque à l’organisation. C’est aussi quatre courses qu’il réalisera pour récolter son objectif de 10 000$, soit une première de cinq kilomètres, une autre de 10 kilomètres et une autre encore de 21 kilomètres, avant de courir, en mai prochain, l’épreuve finale sur la Grande Muraille de Chine, en six étapes de 10 à 15 kilomètres chacune.
Les Sentinelles
Jasmin Hains ne souhaitait pas que les gens donnent pour la prévention du suicide sans savoir précisément à quoi serviront leurs dons, c’est pourquoi il a choisi d’offrir son cachet au volet de Sentinelles en prévention du suicide dans les milieux de travail.
Photo gracieuseté – Lise Breton
«Pour résumer, c’est pour former des travailleurs volontaires à reconnaître la détresse psychologique chez leurs collègues», indique M. Hains.
Son souhait serait qu’un jour la formation de sentinelle soit offerte gratuitement pour que le plus grand nombre d’entreprises possible aient une personne-ressource dans leur équipe. Son objectif de 10 000$ permettra tout de même à 100 personnes de recevoir la formation.
Toutes les entreprises qui contribuent à la hauteur de 500$ et plus dans la collecte pourront aussi recevoir Jasmin Hains pour une conférence gratuite dans leur milieu de travail. «C’est là qu’on passe le plus de temps. Le milieu professionnel, c’est un milieu où on ne veut pas que nos fragilités apparaissent. Tu peux aller super mal et que ça ne paraisse pas. On s’en fait même parfois un devoir», de conclure celui qui souhaite briser les tabous.