PORTUGAL. Il s’agit de «l’un des plus importants exercices de l’histoire récente» réalisé par l’OTAN, note la Défense nationale canadienne. L’exercice Trident Juncture 2015 réunit 36 000 militaires de 30 nations au Portugal, en Italie et en Espagne. Les militaires de la base de Valcartier sont du nombre.
Au Portugal, le 5e groupe-brigade mécanisé du Canada se mêle à plus de 2400 militaires organisés en bataillons terrestres multinationaux. Leur mandat : mener à bien la stratégie élaborée par leur commandant, le colonel Michel-Henri St-Louis, et mise sur plans par leur directeur de planification, le major Patrick Locatelli. Tous deux sont de la base militaire de Valcartier.
Le scénario: «On a un pays démocratique et un pays qui ne l’est pas, décrit le major Locatelli. Le pays demande à l’Alliance [l’OTAN] son aide et nous, on arrive et on va aider notre allié».
Si Valcartier occupe le rôle de commandement de cette force multinationale, c’est que le 5e groupe-brigade est en mode «haute disponibilité opérationnelle», explique le major, une responsabilité qui leur est confiée une fois au trois ans. «On est la réponse du Canada si jamais on a besoin d’intervenir à l’extérieur à la demande du gouvernement», précise-t-il.
Collaboration interarmées
Pour y parvenir, les 650 militaires de Valcartier ont pris part à divers exercices interarmées au cours des 10 derniers jours, tels que des sauts en parachute ou encore des manœuvres en véhicule amphibie. Pourquoi traverser l’océan Atlantique pour le faire? «Pour travailler de manière cohésive» avec toutes les nations présentes, commente Patrick Locatelli.
«Si on ramène ça, disons, au hockey: imaginez que dans votre trio offensif, vous avez un Italien, un Portugais et un Canadien. La première fois qu’on va s’entraîner sur le terrain, si on commence tous avec un match et qu’on est à la Coupe Stanley, c’est sûr qu’on se plante, illustre-t-il. Il faut que [les militaires] apprennent comment fonctionner ensemble à travers des camps d’entraînement, parce que ce n’est pas juste une histoire de langue. C’est une histoire de culture et une façon de procéder», explique le major.
Communications
Parmi les défis: communiquer efficacement. Pour vaincre la barrière de la langue, un système de codes chiffrés a été établi avec l’armée italienne, illustre le chef signaleur de bataillon, Charles-Alexandre Cantin. On teste aussi les protocoles informatiques des différentes armées pour s’assurer qu’ils fonctionnent ensemble, complète le technicien de soutien informatique, Jonathan Décary.
«Le but, c’est de prouver notre capacité à travailler ensemble», conclut le commandant national des troupes canadiennes qui participent à Trident Juncture 2015, le major-général Dean Milner.
Quelque 1650 Canadiens reviendront graduellement au pays à compter du 6 novembre, au terme de l’exercice.
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À suivre sur Québec Hebdo : La journaliste Monica Lalancette prendra part à l’exercice final de la brigade terrestre, dans le cadre de l’opération Trident Juncture 2015 au Portugal. Pendant 5 jours, elle partage le quotidien du 5e groupe-brigade de Valcartier pour vous faire connaître les militaires de chez nous qui prennent part à cet exercice à grand déploiement.