PORTUGAL. Il se décrit comme «l’officier du bien-être moral» de la troupe. L’aumônier du 2e bataillon de Valcartier est un homme de foi en uniforme, qui accompagne les militaires jusque sur le terrain.
«Les militaires sont confrontés à des questions de sens majeures qu’on ne retrouve pas dans d’autres sphères de la société: l’éloignement, les situations extrêmes, les situations où tu vois ton ami, ton frère d’armes, ton buddy mourir», témoigne le Padre Louis-Martin Lanthier.
Les aumôniers militaires comme lui sont des hommes de foi de diverses religions, explique le résident du secteur Sainte-Foy. Certains sont entièrement voués à leur vocation tandis que d’autres ont des familles. Dans tous les cas, ils se dédient aux militaires, explique Louis-Martin Lanthier.
«On est vraiment sur la première ligne. Moi je me déploie avec eux sur le terrain: je prends mon rock sack, je marche avec eux, je souffre avec eux – parce qu’on souffre physiquement –, je mange avec eux et je vis les mêmes situations. Ça permet de créer un lien de confiance et lien de camaraderie. Tranquillement, naissent de ça des échanges, des confidences…»
En mission, comme en exercice
Les aumôniers sont de toutes les missions et de tous les exercices, assure le Padre. Lui n’a jamais été déployé, mais les problématiques sont semblables en exercice, voire les mêmes, qu’en mission, rapporte-t-il: la distance, l’absence de la maison. Les traumatismes aussi.
«On a des gens qui ont vécu des situations difficiles et même en exercice, des fois, les gars ont besoin d’en parler. Des gars revivent des scènes», confie Louis-Martin Lanthier.
Tabous
Il y a de moins en moins de tabous dans les Forces armées canadiennes en ce qui concerne les services psychosociaux ou médicaux, assure l’aumônier. «Mais malgré ça, il arrive que des militaires, des fois, préfèrent passer par l’aumônier». C’est pourquoi les Padre travaillent si étroitement avec le médical, fait-il valoir.
Pour ceux qui veulent plutôt se confier à un confrère, des programmes ont aussi été élaborés: «On a implanté ce qu’on appelle le réseau Sentinelle: une équipe de militaires qu’on forme en relation d’aide. Donc, on leur donne des outils pour repérer les militaires en difficulté et pour être capable d’intervenir, de les orienter vers les bonnes ressources, parce que l’aumônier ne peut pas tout faire non plus».
Divers programmes existent sur la base militaire de Valcartier, résume Louis-Martin Lanthier: «Prévention du suicide, problèmes reliés à l’alcool, gestion de la colère, gestion des émotions, la communication – apprendre à bien communiquer. Autant de programmes qui sont là pour aider les membres à se mobiliser».
TC Media