Les citoyens du Vieux-Québec profitent de l’actuelle campagne électorale pour mettre au cœur des enjeux politiques leur projet de coopérative d’habitation, La Contrescarpe. Déjà de nombreux candidats ont affiché leur soutien à cette initiative qui réhabiliterait l’ancienne école Saint-Louis-de-Gonzague, située dans la circonscription de Taschereau.
Ce projet de coopérative d’habitation dans le Vieux-Québec est né grâce à la rencontre de locataires du quartier et des membres de la coopérative d’habitation La face cachée, accompagnés par le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste. Ces derniers se sont vus contraints d’abandonner leur projet de création d’une coopérative d’habitation sur l’îlot Irving, suite au référendum de février 2012.
«On veut faire quelque chose qui stimulerait la vie de quartier. Elle est absente du Vieux-Québec depuis plusieurs années. Et le modèle coopératif s’est imposé dès le début», explique Julie Saint-Laurent, membre de la coopérative d’habitation La Contrescarpe.
Ensemble, ils ont décidé d’implanter une nouvelle coopérative d’habitation dans la Haute-Ville. Ils ont choisi les terrains de l’ancienne école Saint-Louis-de-Gonzague et du Foyer Nazareth, dans le Vieux-Québec. En effet, ces terrains, propriétés du gouvernement québécois, sont devenus disponibles à la suite du déménagement annoncé de l’Hôtel-Dieu sur le site de l’hôpital de L’Enfant-Jésus. «Cette décision libère énormément d’espace, dont le site de l’îlot Saint-Louis-de-Gonzague», stipule Mathieu Houle-Courcelles, du Comité populaire Saint-Jean-Baptiste.
Au cœur du centre-ville
Les membres de La Contrescarpe n’ont pas jeté leur dévolu sur ces terrains au hasard. «Ces terrains sont bien situés, car ils relient différents secteurs du centre-ville : Saint-Roch, Saint-Jean-Baptiste et le Vieux-Québec. Cela serait un beau projet unificateur», poursuit Julie Saint-Laurent.
Et avec ce projet de coopérative d’habitation, les membres de La Contrescarpe souhaitent «offrir une chance aux citoyens d’habiter dans le Vieux-Québec. C’est un quartier qui coûte cher à cause de la spéculation immobilière. Les personnes qui s’installent et restent dans le Vieux-Québec sont assez rares», rajoute-t-elle.
Un constat partagé par le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste : «Des immeubles locatifs seront prochainement transformés en location à court terme. Avec ce projet, il y a la volonté des membres de privilégier la vocation à usage résidentiel et d’en faire un projet qui intègrera d’autres besoins comme des places en CPE et autres projets communautaires.»
Un enjeu électoral
Actuellement, les membres de la coopérative s’affairent à développer des appuis dans le milieu. Ils profitent également de l’actuelle campagne électorale pour que le devenir de l’îlot Saint-Louis-de-Gonzague soit un enjeu dans la circonscription de Taschereau.
Déjà plusieurs candidats ont donné leur appui : Agnès Maltais, candidate pour le Parti québécois; Marie-Ève Duchesne, de Québec solidaire; et de Catherine Dorion, d’Option nationale. Les membres de La Contrescarpe rencontreront sous peu le candidat du Parti libéral et celui de la Coalition Avenir Québec.
«On veut attirer des familles dans le Vieux-Québec et pour cela il faut des logements à un prix abordable. Cette coopérative répondra à nos besoins. Elle sera destinée aux familles, aux couples et aux personnes seules. La coopérative d’habitation permettra d’amener une mixité sociale et une mixité intergénérationnelle. Ce qui est très enrichissant pour tous», conclut Mathieu Houle-Courcelles.
Le Québec Express, membre du Groupe Québec Hebdo