(Par Prisca Benoit) RELIGION. L’église Sacré-Cœur-de-Jésus dans le quartier Saint-Sauveur sera dès septembre l’hôte de deux célébrations bien différentes: celle des catholiques de la paroisse Saint-Sauveur suivie de celle des nouveaux locataires du bâtiment, les évangélistes de l’Église communautaire mosaïque.
Pour le pasteur évangéliste de l’Église mosaïque Christian Lachance, cette démarche se fait avant tout dans un esprit d’ouverture. «Notre but n’est pas de remplacer ce qui existe déjà, affirme le pasteur. C’est simplement d’offrir quelque chose de différent.» À compter du 28 septembre, une cérémonie de l’Église mosaïque suivra la messe catholique du dimanche matin.
Plusieurs points d’entente unissent les représentants des deux confessions religieuses dans cette décision. «C’est la même Bible, le même Dieu, le même Jésus» explique Christian Lachance. Le curé Jean Picher y voit aussi des raisons communautaires. «On se sentait plus proche d’eux à cause de leur souci pour les gens défavorisés du quartier et de leur engagement pour la justice sociale», admet-il.
L’église Sacré-Cœur sera louée pour la première fois à une communauté chrétienne différente. «C’est sûr que c’est un peu inusité», avoue le prêtre de la paroisse Saint-Sauveur. Il y voit par contre une nouvelle avenue à emprunter pour s’assurer que l’église reste ouverte. «On cherche des nouvelles fonctions pour l’église Sacré-Cœur», affirme-t-il.
Église en difficulté
L’église Sacré-Cœur avait été mise en vente au printemps 2013 faute de revenu. Cette décision a été suspendue jusqu’à la fin d’un moratoire commandé par l’évêque de Québec à propos de cinq églises catholiques situées dans la région de la Basse-Ville. «On ne pourra pas à long terme conserver deux églises dans la paroisse de Saint-Sauveur, croit le prêtre Jean Picher. On va essayer entre temps de maximiser l’usage de l’église Sacré-Cœur.»
Pour le pasteur Christian Lachance, une église catholique est bien plus qu’un symbole religieux. «Ça fait partie de l’histoire du peuple québécois» maintient-il. Louer le bâtiment pour des cérémonies religieuses est selon lui une situation où les deux partis se retrouvent gagnants. Pour le prêtre Jean Picher, l’avenir de cette nouvelle entente est encore inconnu. «On signe le contrat jusqu’à ce que le futur de l’église Sacré-Cœur soit connu» admet-il.
Québec Hebdo