Silos : Un premier dôme érigé
Un premier silo a été érigé vendredi soir, dans le secteur ouest de l’Anse au Foulon. Cette membrane soufflée n’aura mis que quelques heures pour se former et donne un aperçu de l’aspect final. Ce projet de construction de terminal de granules de bois est vivement controversé.
L’érection du premier dôme s’est amorcée très rapidement. Il n’aura fallu que quelques heures aux travailleurs pour gonfler à l’air cette membre souple, de 45 mètres de haut et 48 mètres de diamètre, qui a pris la forme d’un dôme.
Au cours des prochaines semaines, cette structure sera solidifiée à l’aide de béton qui sera appliqué à l’intérieur de la surface de la membrane.
Des avis divergents
Cette construction fait beaucoup réagir aux abords du boulevard Champlain. Alors que certains approuvent ce silo, d’autres s’en offusquent.
«J’avais des doutes au début, mais je ne trouve pas ça si laid», explique un riverain.
«Ce n’est pas vraiment un choc, mais dans le décor comme ça, ça cloche un peu», résume Gaétan Breton.
«Je trouve ça très bon», confie pour sa part une marcheuse.
«C’est beaucoup de choses pour rien, il faudrait juste mettre un peu de couleurs et ça serait parfait», rajoute ce marcheur.
«C’est énorme, mais ici, ce n’était pas tellement beau. On pourrait en faire une attraction pour la ville de Québec, on pourrait les appeler les deux mamelles de Québec. On va finir par s’habituer», s’amuse à dire André carrier, de Québec.
«On est dans un port et ce n’est pas déplaisant à regarder. Ça ne dérange la vue à personne», explique Ghislaine Santerre, de Québec.
Pour sa part, Véronique Lalande, la citoyenne de Limoilou qui a sonné l’alarme au sujet de la pollution dans l’air de son quartier, voit au-delà de la forme, de la taille, de la couleur, «un mépris de la population qui vient de se matérialiser en une nuit. C’est très décevant. Ça démontre qu’il y a deux poids deux mesures, entre ce que l’on exigence des membres de la communauté et du Port de Québec. Ils n’ont pas encore compris qu’ils vivent dans une communauté, que ça ne se fait pas de conduire des opérations comme ça», confie-t-elle.
«Les silos de la honte»
«Ce sont les silos de la honte. Honte au Port de Québec de ne pas vouloir écouter l’ensemble des voix qui s’élèvent contre le projet, de ne pas vouloir consulter sa communauté et de nous mettre devant le fait accompli. C’est un coup de force», déplore Alain Samson, président du conseil de quartier Vieux-Québec-Cap-Blanc-colline parlementaire.
«Il faut rappeler à l’ordre le Port de Québec, ça presse. Ce silo est loin de nous rassurer, surtout qu’on n’a pas procédé à l’évaluation indépendante des études», rappelle-t-il.
Par ailleurs, pour limiter l’impact visuel, l’Administration portuaire de Québec confirme la mise sur pied d’un comité qui aura le mandat de conseiller le port sur la meilleure manière d’intégrer visuellement les dômes dans leur environnement urbain. «Justement, si l’on sent le besoin de le décorer ou de le maquiller, c’est qu’il est à la mauvaise place», fait valoir Alain Samson.
Ce projet de transbordement de granules de bois, dont la manutention et l’entreposage se feront entièrement sous couvert, est soutenu par les gens d’affaires de la Ville de Québec. Il est contesté par les riverains, des organismes environnementaux, le maire de Québec, Régis Labeaume et la ministre responsable de la Capitale-Nationale, Agnès Maltais.
Le deuxième dôme sera érigé ultérieurement. Les travaux de construction, qui prévoient en plus des deux dômes, une station fermée de déchargement ferroviaire et d’un système de convoyeurs couverts, se poursuivront tout au long des prochains mois afin d’accueillir les premiers tonnages qui arriveront par train à compter du mois d’août 2014.
Groupe Québec Hebdo