Le resserrement réglementaire pour réduire les commotions cérébrales chez les joueurs de hockey mineurs aurait entraîné une diminution de 30% des contacts directs à la tête. Cette baisse a été observée en dépit d’un certain laxisme des arbitres dans l’application de ces nouvelles règles. En effet, à peine un contact à la tête sur sept est pénalisé, un taux comparable à ce qui était observé avant l’adoption de la politique de tolérance zéro par Hockey Canada.
C’est ce qui ressort d’une étude publiée dans le Clinical Journal of Sport Medicine par une équipe de recherche des universités Laval et de Calgary. Celle-ci a porté sur des analyses vidéos détaillées de 28 parties disputées par des équipes formées de joueurs de moins de 15 ans de calibre élite. Les chercheurs ont pu quantifier et comparer la fréquence des contacts à la tête à trois moments entre 2008 et 2021.
«La politique de tolérance zéro de Hockey Canada prévoit des pénalités pour tout contact volontaire ou involontaire à la tête. Depuis, ces règles ont été amendées à deux reprises, en 2018 et 2020, afin d’accroître la sévérité des sanctions pour les gestes intentionnels. Notre étude a permis de documenter la fréquence des coups à la tête avant l’adoption de la politique, deux ans après son adoption, et après les amendements», précise Claude Goulet, du département d’éducation physique de l’Université Laval.
L’adoption d’amendements imposant des sanctions plus sévères a coïncidé avec une diminution des coups directs à la tête. Leur fréquence, qui était de 12,7 contacts par équipe par 100 minutes de jeu en 2013-2014, est passée à 8,9 contacts en 2020-2121, soit une diminution de 30 %. Les chercheurs expliquent cette baisse par l’imposition de pénalités plus sévères, une plus grande sensibilisation des joueurs et un changement de culture sportive. Cela, bien que le pourcentage de contacts à la tête punis par les arbitres soit demeuré constant au fil des années.
Sensibilisation au Collège des Compagnons
À l’initiative d’un groupe d’étudiants de l’Université Laval, une première association francophone de la Fondation Héritage pour les commotions cérébrales du Canada a vu le jour. Cette initiative parascolaire nommée Chapitre commotions ULaval aura comme objectif d’informer et de sensibiliser la population aux risques, par différentes activités de prévention des traumatismes crâniens.
L’association étudiante a tenu, jeudi, sa première activité de sensibilisation au Collège des Compagnons. Manel Illoul et Sarah Imhoff, deux étudiantes au doctorat en médecine à l’Université Laval, y ont présenté une conférence dans le cadre du programme Faire équipe contre les commotions. Quelque 225 élèves des niveaux secondaires 1 à 5 ont pu en apprendre plus sur les manifestations cliniques, la prise en charge et les conséquences des chocs à la tête.
«Les commotions cérébrales sont un problème fréquent pouvant affecter la santé des ados. D’où notre intérêt, à titre de futures médecins, à mettre en place des activités de sensibilisation», ont soutenu les coordonnatrices du Chapitre commotions ULaval, Manel Illoul et Sarah Imhoff, qui ont été préalablement formées par la Fondation Héritage. La présentation a été saluée par le directeur général du Centre de services scolaires des Découvreurs, Christian Pleau, et la directrice du Collège des Compagnons, Christine Garcia.