Populaires ou décriés, les concours de beauté divisent l’opinion publique. Rencontre avec deux candidates québécoises adeptes des compétitions internationales.
«Une année de miss équivaut à trois années de développement personnel», commente Dominique Doucette, actuellement en lice pour le concours de beauté international de World Miss University qui a lieu chaque année à Séoul en Corée du Sud.
Engagement et détermination
La plupart des concours de beauté exigent que les candidates représentent et soutiennent une action communautaire et caritative. Rosalie Mercier, native de Charlesbourg et résidant à Sainte-Foy a concouru cette année pour Miss Universe où elle soutenait l’association L’engrenage qui installe des frigidaires communautaires dans le quartier Saint-Roch. «J’ai réuni des dons et réalisé quelques vidéos de promotion sur Instagram. La prochaine étape sera de sensibiliser les gens et de continuer à aller chercher des dons pour cette cause. L’engagement communautaire, c’est quelque chose qui me touche», affirme-t-elle.
Pour accéder à des concours d’envergure internationale, les candidates doivent au préalable se classer pour gravir les échelons. «Certaines femmes font cela depuis plus de 10 ans, elles ont beaucoup de constance pour acquérir une expérience internationale et se classer. C’est vraiment un travail de longue haleine qu’on voit trop peu dans l’industrie», détaille la Charlebourgeoise.
Dépassement de soi
L’assiduité et la volonté de réussir sont les clés pour perdurer. «Il est certain qu’il faut avoir le goût de performer», ajoute Dominique Doucette, résidente de Charlesbourg qui se décrit comme une travailleuse acharnée. «Il faut aimer l’aventure, se lancer en dehors de sa zone de confort, être toujours immergé dans une nouvelle culture, et vivre des journées intenses où l’on dort très peu.»
Bilingues et cultivées, les participantes se préparent tout au long de l’année pour représenter le Canada sur les podiums. «La personnalité de la candidate est vraiment centrale, l’entrevue, la présentation, puis la connaissance de certaines thématiques t’obligent à te positionner sur des sujets de société», poursuit la candidate.
On s’imagine que les juges vont prendre seulement la belle fille qui fait des sourires auprès du public et qui souhaite la paix dans le monde. Mais c’est beaucoup plus que ça.
Rosalie Mercier, participante au concours Miss Universe de 2022
Par ailleurs, la préparation physique demeure essentielle et complète leur cheminement intellectuel. «Il y a un désir de dépassement de soi, c’est surtout ça qui me stimule, détaille Rosalie Mercier. Le fait d’avoir une date limite pour être en pleine forme. Avoir la silhouette qu’on souhaite avoir. C’est atteindre le but.» Néanmoins, hors de question pour elle de s’astreindre à un régime drastique. «Je suis gourmande, j’adore manger et cuisiner, je fais très attention à mon alimentation. Mais au-delà de la silhouette, je veux un mode de vie sain pour être en santé.»
Une touche de féminisme
Concourir pour des concours de beauté n’est pas incompatible avec le féminisme, au contraire. «Je pense que le féminisme c’est justement de laisser chaque femme libre de faire ce qu’elle veut», affirme avec conviction Dominique Doucette.
«Je faisais aussi partie des gens qui avaient des préjugés et je me suis dit que j’allais essayer pour me faire ma propre opinion», commente Rosalie Mercier qui mesure 4 pieds et 11 pouces et qui a fait de cette spécificité une force distinctive. «C’est une manière d’aller défier l’industrie. Ma taille a remis en question les stéréotypes de beauté classiques dans le domaine de la mode et j’ai le sentiment de contribuer à faire évoluer les choses.»
Il est toujours possible de soutenir et de voter pour Dominique Doucette, actuellement en Corée du Sud pour le concours de World Miss University en se rendant sur sa page Facebook. La candidate ayant reçu le plus de votes remportera une bourse d’étude d’une valeur de 50 000$.