Société

Armée canadienne: les réservistes testent leurs aptitudes au combat

EXERCICE. Jusqu’à dimanche à la base militaire de Valcartier, les réservistes de la 2e Division du Canada mettent à l’épreuve leurs acquis dans le cadre de l’exercice annuel Noble guerrier. Au rendez-vous, quelque 1000 soldats du Québec qui, relevant de l’armée de terre, sont mis en situation de tir et d’intervention réelle afin de tester leurs aptitudes au combat.

Soldats «à temps partiel», les réservistes de l’Armée canadienne suivent un certain nombre de formations en fonction de leurs intérêts et de leur champ d’expertise. Un événement à grand déploiement comme celui de Noble guerrier permet de valider l’entraînement qu’ils ont reçu, alors que d’autres y voient l’occasion de se perfectionner sur le terrain. Pour les Forces armées, il s’agit d’aider les réservistes à atteindre ou maintenir un niveau de préparation élevé afin de disposer d’un large bassin opérationnel en cas de besoin.

Depuis vendredi, le quotidien de ce millier de soldats est donc rythmé par une série d’exercices techniques pour lesquels de vraies munitions sont utilisées.

Une matinée sur la première ligne

Lundi matin, notamment, une dizaine d’entre eux étaient couchés devant un champ d’herbe haute, dans un secteur reculé de la base militaire, et se familiarisaient avec les mitrailleuses C9 et C6. C’est là un prélude à ce qui les attendait plus tard: une opération de reconnaissance en zone ennemie, à bord d’un véhicule blindé surmonté d’une mitrailleuse.

Au même moment, on pouvait entendre au loin des détonations: les canons de l’artillerie en pleine action, crachant leurs obus à une vitesse de 500m/s, avec une portée d’environ 10km. L’objectif? «Créer un effet sur le terrain», dira le capitaine Boily, qui dément ainsi l’amalgame fallacieux selon lequel «canon = arme de destruction de villages». Son rôle consiste plutôt à neutraliser la zone, stopper l’ennemi, couper les communications, assurer la sécurité des blindés qui s’aventurent en territoire dangereux, énumère-t-il. L’effet recherché indiquera la sorte d’obus à utiliser.

Les réservistes ont d’ailleurs pu faire l’essai des obus explosifs, éclairants et fumigènes. De leur part, on s’attendait à une exécution rapide et efficace des ordres émis par le poste de commande, depuis la préparation des munitions jusqu’au tirage de la corde pour faire feu. Il faut savoir que l’angle de tir, la charge explosive, tout cela est déterminé par un logiciel de tir qui prend en considération une multitude de facteurs influençant la route du projectile.

Bientôt en guerre

Du côté de l’ingénierie de combat, qui travaille notamment à la mobilité des troupes, les réservistes ont pratiqué des «brèches explosives», faisant voler en éclats des portes de maison afin de permettre à l’infanterie de pénétrer à l’intérieur. «Le but, c’est de faire des entrées avec une quantité minimale d’explosifs pour limiter les dommages et les risques collatéraux», explique le capitaine Brochu.

Pour le sapeur Dumont, qui a pris part à l’exercice, la coopération avec l’infanterie a bonifié son expérience en l’amenant à coordonner sa procédure à celle des fantassins.

Cette coopération risque d’ailleurs de se poursuivre alors que, dès mercredi, les exercices techniques laisseront la place à une véritable simulation de guerre à la base militaire de Québec. Plongés dans un scénario de conflit territorial, les réservistes seront appelés à intervenir en mode offensif afin de détruire les éléments de tête d’un ennemi.

Québec Hebdo

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