Après de nombreuses années mornes pour la vie de quartier et l’achat local, la rue Racine est en pleine revitalisation. De plus en plus, de nouvelles boutiques s’installent et un Regroupement de gens d’affaires vient même de voir le jour. Métro Québec vous propose une série d’articles sur ces nouveaux commerces et sur les initiatives qui font de la rue Racine une artère commerciale qui se dynamise.
Si, en théorie, la boucherie Beaupré ne fait pas partie des nouveaux commerces qui viennent de s’installer sur la rue Racine, le dynamisme de sa propriétaire fait en sorte qu’elle participe à cette effervescence entrepreneuriale et aux initiatives communes du regroupement des commerçants. Active sur les réseaux sociaux, prête à innover dans la cuisine qu’elle propose, Nancy Beaupré s’intègre sans difficulté dans la communauté de nouveaux entrepreneurs de l’artère.
La boucherie Beaupré est une entreprise familiale qui a pignon sur la rue Racine depuis 1968, année de naissance de Nancy Beaupré, actuelle propriétaire de la boucherie avec sa sœur Mélanie. Nancy Beaupré a appris le métier avec son grand-père, puis avec son père et enfin avec son oncle. «À 17 ans, je dépeçais mes quartiers de bœuf», raconte-t-elle. Depuis ce temps-là, le métier a peu changé, mais Nancy Beaupré a toujours plus d’une recette dans sa pile à essayer et à proposer à sa clientèle.
La bouchère qui utilise les réseaux sociaux
Parce que ce que la bouchère préfère, c’est se mettre aux fourneaux. Nancy Beaupré adore essayer de nouvelles recettes pour cuisiner les pièces de viande du commerce, bien sûr, mais pas seulement. Elle en fait d’ailleurs profiter la page Facebook de la boucherie. Le matin de l’entrevue, elle venait d’essayer des bagels à trois ingrédients au Air Fryer, une recette qu’elle a vue sur les réseaux sociaux. «Je fais plein de tests! Je suis aussi la pro des smoothies», confie-t-elle.
«Ici, on cuisine énormément. On propose beaucoup de produits prêts-à-manger. On poursuit toutes les recettes familiales, par exemple pour la soupe aux pois, les pâtés, les cretons ou les salades», indique-t-elle. Dans la boucherie, on retrouve ainsi des pièces de viande, mais aussi un important comptoir à viande marinée et des saucisses, un comptoir de plats préparés et même des fish and chips.
Aller à la boucherie
Est-ce difficile d’être bouchère en 2023, avec les bénéfices sur l’environnement et sur le portefeuille des protéines végétales? Ce que constate Nancy Beaupré, c’est que les gens mangent moins de viande, mais de meilleure qualité. «Dans la vie, l’important c’est l’équilibre», souligne-t-elle. La viande de la boucherie est toujours de qualité Prime, AAA ou AA. On peut aussi se poser la question: pourquoi aller à la boucherie de quartier plutôt qu’au comptoir boucherie d’une épicerie à grande surface, à part pour l’achat local? «On a de la viande de qualité, plein de produits faits maison, le service est sur la coche et on s’assure de garder nos prix très compétitifs», vante la bouchère qui propose aussi un service de traiteur.
Chez les Beaupré, 30% du chiffre d’affaires provient des produits marinés, un autre 30% des pièces de bœuf et le reste, de tous les autres produits.
«On s’est diversifié beaucoup. On garde ce qui fonctionne bien. Par exemple, il y a 30 ans, on n’avait pas de produits marinés. On s’adapte à la demande des clients».
Profiter du momentum
Dans le futur, le défi sera la pérennité de l’entreprise. Nancy Beaupré, 52 ans, fait valoir que la retraite, ça se planifie. Pour le moment, ses filles ne sont pas intéressées à reprendre l’entreprise, mais qui sait si ce ne sera pas le cas dans 10 ans?
En attendant, la boucherie Beaupré profite de la vague d’effervescence que vit la rue Racine actuellement. «Je sens qu’il y a un momentum avec l’arrivée de tous les nouveaux commerces. Dans le futur, je vois bien des restaurants, et pourquoi pas des microbrasseries?», imagine celle qui se décrit comme épicurienne.