Des résidents de la rue de l’Esplanade à Val-Bélair ont de nouveaux voisins mignons, mais dérangeants. Une colonie de «quinze à vingt» chats sauvages s’est établie dans le secteur dans les derniers mois, si bien que la Ville de Québec doit intervenir afin de capturer les animaux.
La rue de l’Esplanade s’étend sur une longueur de 1,7 km entre le boulevard Pie-XI et la route de l’Aéroport. Il n’a pas été possible de savoir à quel endroit précisément la colonie se tenait.
La conseillère municipale du district, Bianca Dussault, a été informée de la situation problématique par l’Organisme pour la protection des chats en décembre dernier. L’organisation lui demandait alors d’intervenir. Après quelques coups de téléphone, la Ville a mandaté l’organisme en question afin de procéder à l’intervention. Celle-ci se déroulera selon la méthode «CSRM». CSRM, c’est pour «Capture, Stérilisation, Retour et Maintien».
Une manière «d’éviter l’euthanasie»
Cette façon de faire permet d’éviter l’euthanasie des chats sauvages qui sont dérangeants en raison de leur taux de reproduction élevé, mais aussi des dégâts qu’ils peuvent causer à une propriété. «Il y a différentes formes de nuisance. Ça peut être des chats qui vont jouer dans des platebandes ou qui vont faire leurs excréments dans un jardin. Il faut absolument éviter la surpopulation», explique le directeur en soutien aux activités d’arrondissement responsable de la gestion animalière, Frédéric Brie.
La philosophie de la méthode employée par la Ville dans le contexte en cours à Val-Bélair est donc de capturer les chats de la colonie, de les stériliser et de les micropucer au nom de la Ville. Puis, une fois ces étapes réalisées, l’organisme mandaté tentera de «socialiser» les félins. Si l’exercice est un succès, ils seront rendus disponibles à l’adoption. Si toutefois l’exercice n’est pas fructueux et que les bêtes demeurent «trop» sauvages, elles seront remises en liberté à l’endroit où elles ont été capturées. «La Ville sera propriétaire de ces chats-là, illustre de manière colorée la conseillère Bianca Dussault. Je trouve ça l’fun parce qu’on ne les euthanasie pas si on n’arrive pas à les socialiser.»
Les chats potentiellement remis en liberté étant micropucés, il sera possible pour les intervenants de savoir que ces animaux ont fait l’objet de la démarche s’ils venaient qu’à être capturé dans un autre contexte éventuellement. «Il n’y aura pas de suivi particulier avec des soins vétérinaires. Les chats vivront leur vie comme ils l’auraient fait autrement, mais ils ne pourront plus se reproduire», indique M. Brie.
Ce dépliant a été distribué à 300 résidents du secteur concerné afin de les informer de la démarche.
Un projet pilote
Selon M. Brie, la Ville de Québec avait déjà tenté de tenir une intervention du genre dans le secteur de l’îlot Charlevoix en 2019. Cette tentative n’avait toutefois pas porté fruit puisqu’aucun chat n’avait été capturé. «Les chats étaient très bien nourris par les citoyens ou travailleurs du secteur. La conclusion a donc été qu’on aurait dû faire les choses différemment», détaille le fonctionnaire. C’est pourquoi la démarche actuellement en cours à Val-Bélair est considérée comme un projet pilote par l’administration. «On parle beaucoup de la colonie de chat, mais il y a aussi une intervention humaine parce que si ces chats-là sont là, c’est parce qu’ils sont nourris», signale-t-il.
Selon la Ville, la démarche de capture des félins a débuté à la fin du mois de janvier et pourrait se poursuivre jusqu’à la fin du mois d’avril en fonction de la vitesse à laquelle les animaux seront capturés. Une fois entre les mains de l’Organisme pour la protection des chats, les animaux sont affichés pendant trois jours sur la page Facebook de l’organisation afin d’éviter qu’il s’agisse de l’animal de compagnie d’un citoyen du secteur qui aurait échappé à la vigilance de son propriétaire.