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Santé mentale des tout-petits: Mieux vaut prévenir que guérir

CERVEAU. Il est parfois difficile pour un parent de savoir si le comportement d’un jeune enfant fait partie du stade normal du développement ou si l’enfant agit ainsi parce qu’il ne va pas bien. Dre Christine Grou, psychologue, donne des balises pour savoir quand s’inquiéter.

«Un tout-petit qui ne va pas bien ne va pas exprimer sa détresse par une verbalisation complexe. Souvent, ça passe par des comportements comme piquer des crises, mordre ou frapper, qui ne correspondraient pas à un stade normal de développement. Ça peut aussi passer par la somatisation, c’est-à-dire par une manifestation physique comme un mal de ventre récurrent avant d’aller à la garderie», explique la psychologue.

(Photo – Deposit Photos)

Pour dépister ces enfants qui ont besoin d’aide, il faut d’abord éliminer les causes qui peuvent fragiliser les enfants, comme la faim, la fatigue (quel parent n’a pas expérimenté un enfant difficile et irritable à cause d’une sieste ratée, par exemple?) et le contexte. «Votre enfant se roule à terre en hurlant dans le magasin de jouets parce que vous ne lui achetez pas le toutou qu’il désire? Cette crise n’est pas en lien avec un problème de santé mentale», rappelle le Dre Grou. Il est important de rappeler que les jeunes enfants ont un cerveau immature dont les lobes frontaux ne sont pas encore développés, ils n’ont donc pas de tolérance à la frustration ou au délai.

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Même si les enfants ne font pas tous la même chose au même moment, une lumière doit allumer dans la tête des éducateurs ou parents si l’enfant a par exemple une anxiété qui dépasse le niveau attendu, si l’enfant présente un retard de développement, qu’il soit moteur, langagier ou intellectuel.

«À chaque fois qu’on n’est pas certain, on ferait mieux de consulter. L’idée n’est pas d’alarmer pour rien. Au mieux, on prend un problème à temps qui peut parfois se résoudre avec juste un changement d’interventions de la part du parent, au pire, on y va pour rien et donc se faire rassurer», fait valoir la psychologue.

Facteurs de risque

Un enfant qui vit de la pauvreté, de l’instabilité familiale, des pertes importantes, des difficultés relationnelles ou enfant pour lequel le parent a trop d’attentes font partie des facteurs de risque. «Si un problème de santé mentale est détecté, diverses techniques peuvent être essayées comme traitements avec les tout-petits: techniques par le jeu et par le dessin, interventions comportementales, tout dépend évidemment de l’évaluation faite par le professionnel».

L’accessibilité universelle pour une prise en charge efficace

«Dans l’idéal, tout enfant qui a un problème de santé devait avoir accès aux services au bon moment. Quand un enfant est sur une liste d’attente depuis ses 2 ans et qu’il est vu par le spécialiste à ses quatre ans, vous comprenez qu’on a perdu un temps précieux», explique Dre Grou. Plus le problème est pris en charge tôt dans le cerveau élastique d’un jeune enfant, plus les résultats devraient être probants.

Si le réseau public comporte des délais qui peuvent être préjudiciables à l’enfant, le réseau privé peut y pallier. Si les fonds manquent pour le privé, Mme Grou rappelle de frapper à toutes les portes, de retourner voir le pédiatre, l’infirmière, pour savoir quelles avenues sont à explorer.

 

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