ENVIRONNEMENT. Enthousiaste devant les résultats obtenus avec le Phoslock au lac Bromont, le Conseil de bassin du lac Saint-Augustin (CBLSA) refuse de s’emballer pour autant. Les mots d’ordre sont patience et persévérance, pour ne pas déboucher sur des solutions temporaires et sans lendemain.
(Photo Métro Média – Archives)
Le président du CBLSA, Louis Désilets, se montre très encouragé par les constats préliminaires portant sur l’expérience de Bromont. Surtout qu’il s’agit de deux petits plans d’eau de taille similaire. Le lac estrien a une superficie de 0,46 kilomètre carré, alors que celui de la région de Québec couvre 0,64km2.
«Toutefois, il y a un aspect important en faveur de Bromont où la profondeur moyenne atteint 7,2 mètres contre à peine 3m à Saint-Augustin. C’est une différence énorme, qui fait en sorte que notre lac devient beaucoup plus chaud rapidement en plus d’être davantage vulnérable au brassage de l’eau par les vents», explique M. Désilets.
Il craint même que ces turbulences puissent avoir un effet néfaste sur le maintien d’une éventuelle couche de Phoslock et la stabilité des sédiments. Dans les circonstances, l’investissement plus important étant donné la superficie plus grande du lac Saint-Augustin pourrait aussi devoir être répété plus souvent.
«Si nous étions en présence de deux lacs similaires en tous points, je n’hésiterais pas une seconde à faire des représentations auprès de la Ville de Saint-Augustin, de l’agglomération de Québec et du ministère de l’Environnement. Mais, ce n’est pas le cas. Donc, je préconise qu’on continue à regarder progresser le dossier de Bromont avec intérêt, tout en continuant à œuvrer sur les interventions utiles dans l’immédiat», insiste le président du CBLSA.
Priorités
Depuis son engagement bénévole dans le projet d’amélioration de la qualité du lac Saint-Augustin, Louis Désilets martèle deux grandes priorités. D’abord conscientiser et mobiliser les acteurs et occupants du bassin versant du petit plan d’eau enclavé en milieu urbain. Ensuite, accroître l’apport en eau dans le lac trop stagnant, pour à la fois diluer et évacuer les particules en suspension.
«Une fois que nous aurons accompli cela, nous pourrons espérer limiter l’alimentation en phosphore servant d’éléments nutritifs aux cyanobactéries. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’il pourrait être envisagé de finir le travail de dépollution en couvrant le fond du lac pour y capturer les sédiments», élabore celui qui veut à tout prix éviter un effet spectaculaire à court terme, suivi d’une démobilisation fatale à long terme.
Lire le texte sur l’expérience du Phoslock réalisée au lac Bromont.
Métro Média