COMBAT. Il paraît que tous les goûts sont dans la nature… peut-être mais, n’empêche, nos goûts sont toujours meilleurs que ceux des autres. C’est donc à défendre farouchement ces préférences personnelles que deux journalistes de TC Media Nouvelles, Viviane Asselin et Raphaël Beaumont-Drouin, s’affaireront au cours des prochains samedis. Une véritable guerre de clochers entre sexes et rives opposés, elle, fière résidente de Québec, lui, Lévisien de cœur et d’esprit. Dans l’arène cette semaine, deux pistes en bordure du fleuve: êtes-vous plus promenade Samuel-De Champlain ou parcours des Anses?
Pas besoin d’aller voir ailleurs
Tout au long du parcours des Anses, le panorama grandiose en met plein la vue… sur Québec. C’est pas moi qui le dis, c’est Tourisme Chaudière-Appalaches, et il le dit même d’entrée de jeu, comme si c’était la plus grande qualité de la piste, de pouvoir y admirer les fortifications de Québec, le Château Frontenac, les Chutes Montmorency… Sur ce qu’il y a à se mettre sous les yeux à Lévis, au gré de la piste de 15km – c’est long, 15km, on aurait le temps de voir bien des choses –, silence radio.
Or si tu aimes tant regarder Québec, viens donc en plein cœur de ses merveilles, sur la promenade Samuel-De Champlain. L’Office du tourisme de Québec en a plein la bouche avec les beautés qu’offre cet aménagement en bordure du fleuve: des vestiges archéologiques amérindiens, un boisé d’arbres centenaires, des jardins thématiques, de l’art public, des aires de repos, de jeux, de sports…
Oh, on trouvera bien, parmi ce concert d’éloges, une mention furtive sur la «vue spectaculaire sur le fleuve et la rive sud» – notez, ce n’est pas la rive sud seule qui offre ce spectacle. On n’a pas sitôt fini la phrase que c’est merci bonsoir, on revient à nos moutons: il y a trop de plaisirs pour le regard à Québec, au fil de Samuel-De Champlain, pour qu’on louche ailleurs. (V.A.)
Gagné d’avance
On m’avait beaucoup vanté les mérites du parcours des Anses, dont j’ignorais encore le nom il y a quelques jours. Oui oui, j’ignorais le nom de ma propre piste cyclable, que des années d’études à l’étranger (le Saguenay) et quelques élans de paresse m’ont mené à délaisser. Bon, le terme est un peu faible. Si cette cycloroute avait été un tamagotchi, il n’aurait pas survécu à l’hiver. Étant un journaliste de terrain, je me suis donc rendu sur ce fameux serpent d’asphalte, peu après la brunante.
Et on ne m’avait pas menti. Ce long chemin qui sillonne et mord à belles dents dans Lévis m’a charmé, beaucoup plus que je ne l’aurai cru. La vue! Ah! La vue! Même longtemps après le coucher du soleil, Québec reste toujours un spectacle à ciel ouvert qui performe 365 jours par année. Cette balade nocturne m’a même permis de me réconcilier avec les pistes cyclables du littoral.
Voyez-vous, quelques années auparavant, la même expérience sur la cycloroute de nos voisins du nord m’avait laissé de glace. Comprenons-nous bien, Québec est une bien jolie ville, mais le boulevard Champlain ne figure pas dans mes grands crus de l’aménagement routier. Se battre en ligne droite contre un vent de face au pied de falaises qui n’auront servi qu’à ralentir Wolfe et ses troupes, c’est du sport, pour ceux qui aiment s’adonner à ce genre de choses. Très peu pour moi. Le plus beau est déjà de notre côté, cette fois-ci. (R.B.-D.)
(Avec la collaboration de Raphaël Beaumont-Drouin)
Combats précédents :
Québec Hebdo