Avec le développement résidentiel du secteur Montagne-des-Roches, le quartier Bourg-Royal, parmi les plus vieux de Charlesbourg, est en pleine mutation. Les familles souches assistent à l’arrivée de jeunes familles, les fermes ancestrales de la rue du Vignoble voient pousser des condos à proximité, et la nature doit s’harmoniser à un décor plus urbain. Cet accord entre tradition et nouveauté qui amène une belle diversité, la Corporation de loisirs Bourg-Royal se trouve à l’incarner comme en écho à son quartier.
Assurant la stabilité de l’organisme depuis 22 ans, la coordonnatrice, Monique Trottier, propose chaque année une vingtaine de nouvelles activités aux Charlesbourgeois. Si «ça bouge beaucoup dans le quartier», ça bouge donc beaucoup aussi aux Loisirs Bourg-Royal, actifs depuis 1980. «Je suis toujours à l’affût. J’aime ça essayer de nouvelles affaires. […] Je m’inspire de ce que je lis, de ce que je vois. Je prends des notes à l’année», répond-elle sur la façon dont la programmation est élaborée.
Traditionnellement, celle-ci comportait en majorité des activités culturelles, mais la tendance est désormais inversée: les préoccupations de la population pour l’activité physique se reflètent dans l’offre de cours de la corporation. La santé et le mieux-être ont la cote: yoga sur chaise, hatha yoga, reiki… «Les gens ont besoin de se mettre en forme et cherchent en même temps un côté spirituel», remarque la coordonnatrice.
En contrepartie, la clientèle jeunesse se fait rare depuis que les garderies scolaires offrent des activités parascolaires. Pour l’heure, les plus jeunes ont accès au jazz funky, et les adolescents, au cours de gardiens avertis. Qu’à cela ne tienne, les Loisirs Bourg-Royal feront le plein d’enfants lors de la semaine de relâche, en mars, et lors du prochain Programme vacances-été, dont ils prendront la charge pour la première fois. Un défi supplémentaire pour cet organisme à but non lucratif en grande partie porté à bout de bras par des bénévoles.
L’importance du lien de proximité
Autrement, les adultes représentent la majorité des 720 inscriptions de l’automne. Si les dernières années ont enregistré une augmentation de la clientèle, Monique Trottier relève une légère baisse cette saison, qu’elle attribue au fait que les foyers n’ont pas reçu le bottin des activités comme par les années passées, la Ville misant plutôt sur la version en ligne. Avec la mise en place, en plus, des inscriptions via Internet, la coordonnatrice craint de perdre un rapport de proximité avec les citoyens: «Avec les inscriptions sur place, les gens peuvent rencontrer le professeur qui donne le cours, poser des questions, voir les locaux…»
C’est d’ailleurs dans ce souci de proximité que la corporation distribue aux quelque 5850 adresses du quartier son propre guide des loisirs, le Bourg-Don, qui détaille chacun des cours. Avec une clientèle qui provient maintenant de partout à Charlesbourg, c’est une façon de garder un contact privilégié avec les résidents d’un secteur en changement.
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Dans votre programmation, quelle…
…activité est la plus populaire?
On n’a pas beaucoup d’activités pour les enfants, mais ceux de gardiens avertis et de jazz funky sont populaires. Pour les adultes, le club de course et tout ce qui est yoga.
…est la nouvelle mode?
Le zumba, depuis deux ans. Et aussi le cardio postnatal avec les mamans et les bébés de six mois et moins.
…est la dernière activité ajoutée?
Le cours de réhabilitation musculo-squelettique et psychologique avec un kinésiologue de l’organisme AutonHommie. Et les cours de combinaison d’entraînement intense et sports de combat.
…activité est la plus ancienne?
La danse en ligne! Il y en avait quand je suis arrivée il y a 22 ans.
…activité a disparu?
Le work-out. C’est la première année qu’il n’y en a pas.
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Avec ses huit corporations de loisirs, Charlesbourg se distingue en matière de services de loisirs de proximité. Si chacune d’elles est chargée d’animer le quartier qui l’abrite, encore faut-il qu’elle soit au diapason de sa dynamique et de sa composition, à l’écoute des besoins et des intérêts des citoyens qui habitent le secteur. C’est donc en tant qu’actrices et spectatrices de leur communauté que le Charlesbourg Express leur a lancé l’idée d’une série où, en nous parlant d’elles-mêmes et de leur programmation de loisirs, elles nous diraient en même temps quelque chose de leur milieu de vie.
Membre du Groupe Québec Hebdo