ÉCONOMIE. La Buanderie devrait prochainement ouvrir ses portes dans le quartier de Saint-Sauveur. Sarah Bélanger-Martel, Anne-Christine Guy Ban-Éthat et Geneviève Vachon, les trois amies à l’origine de ce projet, ne vont pas seulement mettre en place un lavoir, on y trouvera un café et un espace dédié à l’art.
Québec Express : Comment est né ce projet de Buanderie?
Sarah Bélanger-Martel : Anne-Christine et moi avons étudié les arts à Québec. Depuis les dernières années, les milieux artistiques et culturels bougent beaucoup, ça bouillonne. On trouve que cette communauté a besoin de lieux de diffusion pour s’auto diffuser. L’idée du café-lavoir est venue s’insérer avec l’idée de mélanger les publics.
Q.E : Que proposerez-vous?
Anne-Christine Guy Ban-Éthat : L’idée est d’offrir un espace où il sera possible de boire un café et de voir des œuvres d’art tout en attendant son lavage.
S.B-M : Ce concept de café-lavoir existe notamment à Montréal et en Europe. Il s’agira d’un espace de rencontre où le public pourra se faire surprendre par l’art le temps de son lavage. Ça devient un espace où les gens se croisent parce qu’ils vont partager un service de base qui est le lavoir. C’est un lieu où il pourra y avoir des rencontres entre les gens, mais aussi entre les gens et l’art. Un autre aspect important sera l’intégration des enfants dans notre projet.
Q.E : Pourquoi vous installer dans Saint-Sauveur?
A-N. G.B.E : Pour sa mixité sociale, car on veut rejoindre différents publics.
S.B-M : C’est un quartier en ébullition. Il y a un mouvement de nouveaux commerces et l’on pense que notre projet peut y faire partie. Nous voulons contribuer au un renouveau du quartier, qui est l’un des seuls quartiers centraux qui n’a pas vécu trop de gentrification. On veut offrir un service abordable. L’idée d’avoir un lieu d’art avec un espace commercial est une façon de nous assurer une autonomie et une indépendance financière. On se voit en complémentarité des lieux de diffusion artistique et culturelle et dans Saint-Sauveur, il y a très peu alors qu’il y a beaucoup d’artistes qui vivent dans ce quartier.
Q.E : Où en êtes-vous dans votre projet?
S.B-M : On est en recherche active d’un local. On souhaiterait un espace de 2 000 pieds carrés. On espère le trouver dans les prochaines semaines, car on veut ouvrir en septembre ou au plus tard début octobre. Nous travaillons sur ce projet depuis deux ans.
Q.E : Comment financez-vous votre Buanderie?
S.B-M : Nous sommes en campagne d’autofinancement avec la plateforme La Ruche, jusqu’au 1er septembre. On espère récolter 6 000$ pour boucler notre mise de fonds initiale dont nous avons amassé 75%. Cet argent nous servira de levier pour aller chercher le reste. C’est l’effet papillon, car chaque dollar nous permet d’aller chercher le montage financier final. C’est un projet ambitieux et le montant est élevé. Pour ce faire, nous passons par des bailleurs de fonds spécialisés en économie sociale.
A-N. G.B.E : C’est comme si l’on créait trois commerces. C’est la complémentarité qui fait l’unité du projet.
Q.E : Avez-vous des contacts avec des artistes?
S.B-M : Nous avons cinq artistes qui ont accepté de nous donner un dessin pour créer des sacs sérigraphiés, qui font partie des rétributions avec La Ruche. Il y a Isabelle Demers, Louis-David Létourneau-Gagnon, Olivier Hébert, Sarah L’Hérault et Jane Ehrhardt. On a déjà des collaborations avec certains artistes. On aura une place pour les artistes de la relève et on aimerait avoir quelques artistes établis.
Pour soutenir la Buanderie, rendez-vous au www.laruche.ca. Informations sur la page Facebook.
Le Québec Express, membre du Groupe Québec Hebdo
(Photo TC Media – Isabelle Le Maléfan)