Acheter ses meubles et sa déco en ligne, c’est facile: pas besoin de se déplacer et si ça ne va pas, il suffit de tout renvoyer. Une nouvelle habitude qui occasionne des défis logistiques, mais également écologiques. Pour faire face à ce problème, une entreprise montréalaise donne une deuxième vie à des meubles pour la maison et à des articles de jardin en les revendant au lieu de les jeter.
Nommée LeFurnitureShop.ca, cette entreprise a lancé ce service de récupération en 2020, ce qui aurait permis selon elle de détourner des centres d’enfouissement près de 4000 meubles.
«En 2020, la pandémie a frappé et les ventes de meubles en ligne ont explosé. Avec les politiques de retour très flexibles des détaillants, nous nous sommes retrouvés avec un afflux important de retours partout au Canada», raconte par voie de communiqué Mathieu Bélanger, vice-président d’AMJ Campbell.
Conjointement avec ses partenaires, l’entreprise de déménagement chargée de la livraison pour plusieurs détaillants de meubles et d’électroménagers canadiens a donc élaboré une stratégie de gestions des retours et a créé le site web LeFurnitureShop.ca pour revendre ces meubles en ligne, poursuit le vice-président.
Selon les chiffres communiqués par l’entreprise, 80% de l’inventaire est composé d’articles neufs encore dans leur boîte jamais ouverte. Les 20% qui restent comprennent des articles neufs dans des boîtes ouvertes et des articles avec des petits défauts esthétiques mineurs.
Ce qui est brisé ou usagé n’est pas revendu, assure l’entreprise, qui précise que le rabais varie entre 50% et 90% en fonction de l’état de l’article.
«Nous recevons une cinquantaine de nouveautés par semaine», ajoute M. Bélanger.
Le contenu des camions est toujours une surprise: des divans, des vanités de salle de bain, des spas, des barbecues, des électroménagers, du mobilier de jardin, des tapis, des climatiseurs muraux… on a de tout!
Mathieu Bélanger, vice-président d’AMJ Campbell
Impact des ventes en ligne
Selon un article disponible sur le site d’information Equal Times, environ 131 milliards de colis ont sillonné la planète en 2020. Du nombre, on estime «qu’un produit sur trois acheté en ligne est renvoyé dans les trois mois suivant son achat». La proportion de retours serait beaucoup moins importante lors des achats faits en magasin.
En plus de la pollution provoquée par le transport pour permettre le retour de ces colis, il y a celle qui découle des produits qui sont tout simplement détruits, parfois simplement à cause d’un manque de place pour les entreposer.
D’après une étude de l’université de Bamberg en Allemagne citée dans cet article, «chaque année, quelque 20 millions d’articles finissent à la poubelle avant d’être utilisés» et sur le lot, plus du tiers serait en parfait état.