Même si la pluie et les bancs de neige rescapés de l’hiver semblent dire le contraire, les amateurs de jardinage le savent: les beaux jours s’en viennent très bientôt. Et entre les semis, la terre et les pots, il y a déjà de quoi faire pour préparer son potager.
Avant de courir à la jardinerie la plus proche dès que quelques rayons de soleil pointeront le bout de leur nez, l’éducatrice scientifique Aline Saffore, suggère de prendre le temps de réfléchir.
«En ce moment, on est dans la planification, donc on peut imaginer, en fonction de nos goûts, quels légumes, herbes ou fleurs on aimerait avoir dans notre potager. Ensuite, on va vérifier si notre environnement correspond aux besoins de ces plantes», précise-t-elle.
Quel est l’espace dont on dispose? Est-il ensoleillé ou ombragé? Va-t-on planter en terre ou en pots? Ces critères seront déterminants pour aménager un potager luxuriant.
Mais, attention à ne pas trop se laisser emporter! Pour les débutants, Bernard Lavallée, plus connu sous le nom du Nutritionniste urbain et passionné de jardinage, conseille de commencer petit.
«On est mieux de se concentrer sur quelques plantes pour un premier potager. Si on voit trop grand, on risque vite de se sentir dépassé», prévient-il.
Semer ou planter?
Une fois les plantes choisies, deux options s’offrent à nous: acheter des plants prêts à être mis en terre (pas avant mai ou quand il fait à peu près 10 °C la nuit) ou faire ses semis soi-même (mars-avril).
«Faire ses semis, ça consiste généralement à planter des graines et à les laisser pousser jusqu’à ce qu’elles soient prêtes et qu’il fasse assez chaud pour les mettre en terre», explique Mme Saffore. Et si vous ne savez pas quand planter quoi, fiez-vous au calendrier de semis de Craque-Bitume.
Placées dans des petits pots (de yogourt, par exemple) et dans un terreau spécial semis, les graines arrosées régulièrement vont pousser jusqu’à devenir de petits plants. Ça demande beaucoup de lumière et pas mal de patience, mais ça en vaut la peine, selon Bernard Lavallée.
«Faites-en plus que nécessaire, suggère-t-il d’ailleurs. Des plants de tomates ou d’herbes fraîches, c’est toujours un super cadeau printanier à offrir à vos proches.»
C’est quoi l’buzz des semences ancestrales?
Les semences ancestrales sont à la mode depuis quelques années, mais pourquoi? «L’enjeu est de préserver des variétés de fruits, légumes et herbes qu’on cultivait au Québec avant les années 1950. C’est une manière de cultiver la diversité», explique Bernard Lavallée.
Il a d’ailleurs élaboré des coffrets de semences en collaboration avec des semenciers québécois.
Des pots et de la terre
Afin que le potager de nos rêves devienne réalité, il faut ensuite bien s’équiper.
«Honnêtement, la plupart des magasins vendent du matériel de jardinage dès maintenant et les vrais passionnés, même s’il y a encore de la neige dehors, pensent déjà à leur jardin», souligne Bernard Lavallée.
Donc, si on veut éviter le rush du printemps et ses longues files d’attente, autant prendre de l’avance et acheter sa terre et ses pots dès maintenant. Sinon, le nutritionniste et jardinier nous confie avoir trouvé les siens sur le bord de la rue.
Pour les chanceux.euses qui ont une cour avec un bout de jardin, pas besoin de grand-chose. Une fois que la neige a fondu, suffit de nettoyer la terre extérieure en enlevant les plants morts de l’année dernière et d’y incorporer du compost à la surface.
Pour les autres qui planteront leur potager dans des bacs et des pots, on prend du terreau commercial et on ajoute aussi un peu de compost en surface pour un mélange riche et léger.
«Dans les bacs, on peut aussi réutiliser la terre de l’année dernière, note Aline Saffore. Dans ce cas, on peut simplement enlever un tiers de la terre et la remplacer par du terreau. Quoi qu’il en soit, n’achetez pas de terre noire! Elle est trop lourde et trop humide.»
Il ne reste plus qu’à attendre (im)patiemment l’arrivée de la chaleur, la vraie!