Les Fêtes sont souvent synonymes d’abondance, même si l’on festoiera peut-être moins que prévu… Comment faire pour éviter de gaspiller la nourriture après un souper, comment recycler les emballages cadeaux ou encore disposer de son sapin naturel? Entretien avec la chercheuse à l’INRS Louise Hénault-Éthier, qui prodigue quelques conseils pour éviter de dégrader la planète.
Bien prévoir son menu et ses portions
Une table pleine à craquer? Pas obligé! «On voit des plats qui débordent souvent… Mais on finit toujours par trop manger ou trop en faire. Aussi, les gens peuvent ressentir de l’angoisse, se sentir obligés de goûter à tout. C’est important d’essayer d’être un peu plus raisonnable, par exemple en faisant de la planification. […] Ce serait bien de retrouver le plaisir dans la frugalité», fait valoir la chercheuse.
Une partie de la solution se retrouve selon elle dans le choix du menu, en y incluant des portions plus raisonnables avec des déclinaisons possibles après. Par exemple, la dinde pourrait passer dans des hot chicken par la suite, les crudités pourront être mises dans la soupe.
Une autre des clés est de tenter d’avoir un bon roulement. Au lieu de laisser traîner les entrées sur la table, on peut penser à les remettre au froid pour assurer une meilleure conservation des aliments.
Composter ou donner les restes à ses poules, voilà aussi une excellente façon de limiter le gaspillage, si on en a la possibilité. Sinon, la plupart des aliments se congèlent aussi très bien.
Dans le choix des mets, on peut aussi choisir de diminuer la viande, puisque c’est ce qui a le plus grand impact sur l’environnement, explique la scientifique. Oser aller vers des repas végétariens peut être l’occasion de créer de nouvelles traditions. «Si on opte quand même pour de la viande, essayer d’acheter une viande locale et biologique, ou encourager un producteur d’ici. […] On doit parfois investir plus, mais on va être moins tenté de les gaspiller», avance-t-elle.
Et les emballages?
Si tout le monde ne pratique pas le furoshiki, l’art japonais d’emballer ses cadeaux dans du tissu, on peut toujours faire particulièrement attention à bien déballer ses cadeaux, pour récupérer le papier. Lorsqu’on emballe, être économe sur le papier collant, facilite justement un désemballage propre. «On peut aussi utiliser les sacs d’épicerie en papier, en les peinturant par exemple. Ça fait un emballage plus personnalisé», mentionne la chercheuse.
Lors du déballage, se munir d’un sac à recycler lorsqu’on déballe. «On prend nos sacs de recyclage et on peut faire une mission avec les enfants pour bien trier ce qui se récupère».
Puisque les cartons viennent aussi souvent avec les items neufs, quels qu’ils soient, penser à bien les aplanir avant de les mettre dans le bac bleu garantira un espace maximisé, ce qui n’est pas négligeable lorsque le recyclage passe aux deux semaines!
Disposer du sapin
Sans revenir sur le sempiternel débat, est-ce moins pire un sapin artificiel ou naturel (la réponse est : «le sapin que vous avez déjà est toujours le moins pire. Si vous n’en avez pas, le naturel va être une meilleure option». Alors comment disposer de son sapin naturel? «Certaines compagnies vendent les sapins en pots avec leurs racines, on peut les louer et ils viennent même les chercher. On peut même ravoir le même sapin l’année suivante, qu’ils replantent pendant l’été», indique Louise Hénault-Éthier.
Certaines plantes tropicales avec racines peuvent aussi faire office de sapins qu’on peut décorer. On peut aussi garder son sapin dans sa cour arrière temporairement, afin de reconstituer de petits écosystèmes où les oiseaux peuvent s’abriter.
Sinon, la plupart des municipalités ont des collectes de sapins, où ceux-ci seront déchiquetés, recyclés ou compostés.
Pour la chercheuse, si le temps des Fêtes est l’occasion de réjouissances, aussi bien rappeler que valoriser les cadeaux immatériels ou les cadeaux à base de services comme du gardiennage d’enfants, une sortie sportive ou culturelle font toujours du bien et ont une empreinte moindre qu’un jouet de plastique.