Justice

Victime de méfait un ex-candidat est condamné pour harcèlement

Marteau et balance de la justice

Mécontent de la peine imposée à un jeune qui avait vandalisé une de ses pancartes électorales, Ali Dahan s’est fait un peu trop insistant à l’endroit de la procureure de la Couronne. L’ex-candidat indépendant aux élections provinciales de 2018 a vu son dossier passer de victime à accusé. Il vient de se voir accorder un sursis de sentence assorti d’une probation de six mois pour harcèlement.

Rappelons que l’affaire a dégénéré à la suite d’une plainte déposée à la police par M. Dahan, durant la campagne provinciale de 2018. Il dénonçait qu’une de ses pancartes ait été criblée de projectiles. Un peu plus d’un an après la fusillade mortelle à la grande mosquée de Québec, le méfait s’avérait pour le moins préoccupant. Le politicien s’estimait victime non pas de vandalisme, mais d’intimidation, de racisme et de menace de mort.

Lors du procès du jeune homme de 26 ans qui s’était livré lui-même à la police dans les jours suivants le délit qui avait soulevé l’émoi, il s’est avéré que son geste résultait d’un grand manque de maturité. Il avait mitraillé de balles de plastique l’affiche électorale pour «essayer un nouveau fusil à air comprimé» récemment acquis. Devant l’ampleur qu’avait prise l’affaire, il s’était confondu en excuses devant le Tribunal et avait écrit une lettre demandant pardon à la victime, dont la pancarte avait été choisie au hasard à proximité de chez lui.

Conformément à la tendance du système de justice canadien favorisant la réhabilitation, le juge avait accordé le bénéfice du doute à l’accusé. Il avait alors prononcé un verdict d’absolution conditionnelle assortie de travaux communautaires. Déçu que le voyou ne prenne pas le chemin de la prison, M. Dahan avait refusé ses excuses et était sorti en furie de la salle d’audience.

Pression trop insistante

C’est alors qu’il a dépassé les bornes et aggravé son sort en réclamant un entretien avec la représentante du DPCP. Tous deux enfermés dans un cubicule de consultation, Ali Dahan avait insisté pour que la procureure s’objecte et intervienne auprès du magistrat, afin qu’il reconsidère sa décision. La jeune avocate de la Couronne s’était alors sentie menacée et intimidée. Elle avait dû demander l’intervention d’un constable spécial. Ébranlée par les évènements, elle occupe depuis de nouvelles fonctions au palais de justice.

Résultat, M. Dahan est passé de victime à prévenu de justice. Il s’est retrouvé accusé d’intimidation sur une représentante du système judiciaire, de voies de fait et de harcèlement. Après négociation entre les parties, les deux premières accusations ont été retirées. L’accusé a finalement reconnu sa culpabilité, jeudi, à l’unique chef de harcèlement. Le juge lui a aussitôt accordé un sursis de sentence, décision qui lui vaut néanmoins un dossier criminel, assorti d’une probation de six mois.

Durant la campagne électorale provinciale de 2018, une pancarte du candidat indépendant Ali Dahan avait été criblée de projectiles de plastique. Ce dernier avait cru sa vie menacée. Photo Métro Média – Archives

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