FRAUDE. Marie-Claude Proulx, coupable d’avoir fraudé trois Centres de la petite enfance pour lesquels elle occupait un emploi de commis-comptable, recevra sa peine le 29 mars prochain. Remise en liberté malgré les chefs d’accusations qui pesaient contre elle, elle a récidivé en fraudant sa compagnie d’assurance.
La Beauceronne Marie-Claude Proulx est accusée d’avoir fraudé trois Centres de la petite enfance pour plus de 100 000$ alors qu’elle y occupait un emploi comme commis-comptable. Ses enfants fréquentaient d’ailleurs l’un de ces CPE, a affirmé Viviane Lindsay, directrice du CPE aux Milles Pattes.
Après avoir été remise en liberté en novembre 2015, elle a récidivé en fraudant sa compagnie d’assurances en demandant une prestation d’invalidité, qui lui a été accordée, alors qu’elle avait plutôt été congédiée de son emploi de commis-comptable.
Les directrices des trois centres, le CPE De la chenille au Papillon, CPE aux Milles Pattes et CPE Moi et mes amis, étaient présentes pour entendre les représentations sur la sentence, qui se déroulaient hier au palais de justice de Québec.
La procureure de la Couronne, Me Karine Frenette, a soumis au juge une peine dissuasive de 15 mois de prison ferme pour les fraudes commises envers les Centres de la petite enfance, en plus de 3 mois pour la récidive. Du côté de la Défense, Me Geneviève Bertrand a plutôt demandé une peine de 90 jours discontinus, en plus de 240 heures de travaux communautaires.
Pour les fraudes de moins de 100 000$, les peines se trouvent habituellement entre 6 et 12 mois de détention. «Je sais que je présente une peine en deçà des fourchettes», a affirmé Me Bertrand, qui considère tout de même sa suggestion comme dissuasive.
La procureure de la Couronne a affirmé avoir discuté avec l’ex-conjoint de Marie-Claude Proulx, qui est prêt à prendre en charge les enfants advenant qu’elle écoperait d’une peine de prison ferme.
L’avocate de la Défense a également affirmé qu’une partie des montants fraudés avaient été remboursés. Parmi les facteurs atténuants, le plaidoyer de culpabilité pourrait être pris en compte, en revanche, sa récidive sera également considérée.
Vie dans le luxe
L’accusée avait mentionné vivre des difficultés financières et utiliser les sommes fraudées pour ses obligations financières, comme sa maison, qui a d’ailleurs été vendue.
Les fraudes commises entre août 2014 et juillet 2015 représentaient un montant de 256$ par jour, en moyenne. La procureure de la couronne mentionne que les montants qui dépassaient parfois les 7000$ par mois étaient «plus que suffisants pour les dépenses du ménage».
Les directrices ont affirmé que la commis-comptable arrivait toujours vêtue de vêtements de marque, avec des sacs à main de marques, toujours bien coiffée et manucurée. «Si vous rentiez dans nos CPE, on ne paraissait pas en être la directrice», affirme Lili Lussier, directrice du CPE De la chenille au Papillon, celui qui a été le plus affecté par les fraudes de Mme Proulx. Les trois directrices ont affirmé en entrevue que Marie-Claude Proulx semblait «vivre dans le luxe».
La procureure de la Couronne a également souligné le fait que l’accusée «a fraudé pour s’offrir ce que les autres ne peuvent pas s’offrir».
Des impacts sur les enfants
Mme Lussier, dont le CPE a été fraudé pour près de 40 000$, affirme qu’en raison des événements, un projet d’agrandissement était prévu, mais n’a pu se réaliser. Des coupes ont dû être effectuées au sein de l’organisation, jumelées à celles du ministère, des gens ont perdu leur emploi.
C’est son CPE qui a été le plus affecté par la fraude, avec une perte totale de plus de 32 000$, malgré les assurances.