Un regroupement d’organismes environnementaux se montre peu impressionné par le premier Portrait des boisés dévoilé par la Ville de Québec. Le développement potentiel de 562 hectares de milieux naturels dans le périmètre d’urbanisation municipal représente la perte de 55 000 à 225 000 arbres matures. Une éventualité qui risque de mettre à mal les objectifs d’augmentation de la canopée contenus dans la récente Vision de l’arbre.
Devant l’urgence de protéger ces écosystèmes urbains, le CRE Capitale, l’Association forestière des deux rives, l’Association québécoise des médecins pour l’environnement et Santé urbanité estiment qu’il est nécessaire de recourir à un règlement de contrôle intérimaire (RCI). Une telle initiative permettrait «de suspendre le développement immobilier en zone boisée, pour favoriser la consolidation des milieux bâtis».
Les porte-paroles de ces groupes soulignent que la Ville orchestre une gestion durable de son territoire par l’élaboration de son Plan régional des milieux humides et hydriques (PRMHH) et la révision de son plan d’urbanisme. Ils craignent que ces efforts soient faits en vain, s’ils ne sont pas accompagnés d’une réflexion approfondie afin d’identifier les milieux à préserver et se doter des outils de protection appropriés.
Arrimer les usages à la fragilité des milieux
Selon eux, un RCI permettrait de freiner l’octroi de permis de construction, le temps que les usages autorisés sur les terrains boisés soient adaptés à la fragilité des milieux naturels. «Car, les boisés ont une valeur écologique beaucoup plus élevée qu’un arbre urbain isolé, d’où l’importance d’en assurer la conservation. Surtout que le territoire est une ressource non renouvelable. Il est extrêmement difficile de réparer les mauvais usages du passé», font-ils valoir.
À plus long terme, les organismes environnementaux réclament un resserrement des outils règlementaires liés à la protection de la canopée sur le territoire de Québec. Par exemple, en ajoutant des critères plus élevés de maintien des arbres matures lors des analyses menant à l’obtention d’un permis de construction. Enfin, à leurs yeux, le développement urbain devrait privilégier la consolidation des milieux bâtis déjà desservis par des options de mobilité durable.