L’Aéroport international Jean-Lesage a connu un redécollage meilleur qu’anticipé de ses activités en 2022. Les voyageurs ont été deux fois plus nombreux que prévu à prendre un vol en partance de Québec, si bien que les pertes ont été réduites de 66%. Toutefois, l’administration de l’aérogare codée YQB se garde bien de crier victoire, car il reste beaucoup de travail à faire avant de planer dans un ciel plus clément.
Ayant du mal à oser croire en l’atteinte du cap du million de passagers, l’Aéroport de Québec en a finalement accueilli 1,17 million l’an passé. C’est près du double des projections initiales et aussi un bond appréciable de 820 000 ou 232% par rapport au cumulatif de 353 203 voyageurs enregistrés en 2021. Cette croissance résulte d’efforts pour bonifier l’expérience client et d’investissements promotionnels.
«En résumé, 2022 aura été une année agréablement surprenante. Cette performance au-delà des attentes s’explique par une combinaison de facteurs qui se sont additionnés. D’abord, il y a eu le retour en force des passagers, combiné à la multiplication des liaisons aériennes vers de nouvelles destinations, l’amélioration de l’offre alimentaire et la métamorphose de la zone commerciale», énumère le président et chef de la direction d’YQB, Stéphane Poirier.
Parmi les exemples concrets qu’il a cités, mentionnons les campagnes publicitaires ciblées, l’ajout de stationnements à meilleur prix, le réaménagement du cœur de l’aérogare et l’arrivée de nouvelles concessions alimentaires, dont le resto-bar Blaxton et la Brûlerie Rousseau. Deux partenaires locaux sensibles aux attentes de la clientèle et désireux de contribuer au succès de l’organisation.
On n’aurait pu rêver à une reprise aussi rapide et prometteuse sans la force de nos employés. Au tournant d’une période charnière, notre aéroport continue de poser les jalons nécessaires à son essor.
André Boulanger, président du c.a. d’YQB
Déficit à combler
Autre aspect positif, les pertes financières projetées en début d’exercice ont pu être diminuées de façon drastique. Attendues autour de 36M$, elles ont été limitées à 12,6M$. Le déficit opérationnel global provoqué par la pandémie a été ramené de 100M$ à 80M$. «La situation demeure sous surveillance, certes. Mais, dans un contexte où YQB s’est préparé au pire, le bilan 2022 s’avère plus que satisfaisant», estime M. Poirier.
Il ajoute que ces résultats encourageants auront permis de ne pas augmenter les frais d’améliorations aéroportuaires (FAA) et les frais d’aviation générale en 2023. Une situation qui prévaut pour une sixième année consécutive, toujours dans un objectif de favoriser une relance rapide. Un retour à l’équilibre est envisageable d’ici 2025 ou 2026.
Amélioration continue
Dans cette optique, l’administration aéroportuaire souhaite poursuivre l’amélioration de ses installations, tant pour les voyageurs que pour les compagnies aéroportuaires. Elle entend notamment remettre en piste son plan d’action quinquennal freiné par la pandémie. Celui-ci propose de diversifier les activités de l’aérogare, entre autres en misant davantage sur l’intermodalité (cargo).
«Pour cela, réitère Stéphane Poirier, nous avons plus que jamais besoin de l’appui des divers paliers de gouvernement. Ceux-ci profitent grandement des retombées économiques de plus de 1G$ générées par YQB. Il faut rappeler que nos infrastructures externes, dont les pistes, datent des années 1940. Elles auront bientôt besoin d’amour. Déjà, le fédéral s’engage à financer la moitié de la facture de 20M$ pour la réfection de la piste 29 et des voies de circulation. C’est un excellent début.»
Pour l’avenir, le président et chef de la direction de l’Aéroport de Québec veut garder le cap et développer le potentiel de son aérogare. Il espère franchir le cap des 1,5 million de passagers en 2023 et revenir au niveau pré-pandémie de 1,8 million en 2024. «Tout va dépendre de la conjoncture. N’oublions pas, souligne-t-il, que les dernières restrictions sanitaires ne sont levées que depuis octobre dernier. Les choses progressent dans la bonne direction. À titre de plus petit des grands aéroports, YQB doit continuer à promouvoir son offre encore méconnue.»
Retombées économiques d’YQB
- Équivalent de 1,14G$ en valeur produite
- Procure de l’emploi à 4230 travailleurs
- Salaire moyen de 68 500$ vs 50 100$ au Québec
