La musique québécoise aux paroles plutôt absurdes étaient à l’honneur sur les Plaines d’Abraham lundi soir dans le cadre du Festival d’été de Québec. Bien que beaucoup moins nombreux qu’à l’habitude, les spectateurs qui ont bravé la pluie avaient bien l’intention de faire la fête en compagnie de Bleu Jeans Bleu et des Trois Accords.
Ne remplissant que le tiers du terrain accessible aux festivaliers, les «guerriers» comme les as surnommé Claude Cobra étaient prêts à «faire le pogo» sur Top Minou ou à chanter le refrain de J’te gâte all dressed «plus fort». En cherchant des «vieux couples» avant de se lancer dans Souper fondu, le leader de la formation a obtenu peu de réponses. «Ne me niaisez pas là, les vieux couples, c’est deux mois et plus!», a-t-il répliqué.
C’est aussi sur le même ton qu’il a joué la carte de l’humour toute la soirée en appelant aussi les spectateurs «ses coquelicots». Dans une séance de «rédemption» pour ceux qui, comme lui, ont mangé trop de patates frites, il invite les festivaliers à hurler leur péché à son compte de… neuf. «Pourquoi neuf? Aucune idée, mais ça va être neuf!», précise-t-il. Dans la même veine, il a aussi dédié Coco de cuir «à tous ces hommes à la croisée des chemins qui sont plus attachés à leurs cheveux que leurs cheveux sont attachés à eux».
Comme la Pure pureté «est essentielle chez Bleu Jeans Bleu Entreprise», Claude Cobra a aussi dramatisé au maximum le fait de s’être récemment fait servir de la margarine plutôt que du beurre dans un restaurant avant d’y aller d’un medley musical de succès des années 1980. Puis, la formation a conclu avec son succès monstre Coton ouaté, un morceau de linge que plusieurs festivaliers risquent d’enfiler en rentrant à la maison après s’être fait mouiller pendant toute la soirée.
Des problèmes de voix pour Simon Proulx
Alors qu’ils avaient commencé leur spectacle sur les chapeaux de roues avec Internet, Hawaïenne et Les Amoureux pendant laquelle on a eu droit à une «bisous cam» sur les écrans des Plaines, les Trois Accords ont dû ralentir le rythme. Du propre aveu du chanteur de la formation, Simon Proulx, des problèmes de voix l’ont forcé à ajuster le programme.
«Je ne sais pas ce qui se passe. Ma voix a cassé. Je vais avoir besoin de votre aide pour la suite du show. Je vais essayer de faire de mon mieux», a-t-il indiqué après avoir interprété Piscine hors terre et Bamboula en étant visiblement incommodé. Heureusement pour lui, les festivaliers ont répondu à l’appel et la situation semble s’être rétablie à temps pour Je me touche dans le parc, «une chanson pour rendre fière sa mère», a-t-il rigolé, après avoir chanté Tout nu sur la plage, Pâté chinois et Dans mon corps.
Ayant carte blanche, le quatuor a invité de nombreux musiciens à les accompagner sur scène tout en gardant une mise en scène sobre. À mi-parcours, ils ont été rejoints par le producteur de leurs albums, Gus van Go, l’ancien leader du groupe ska Me Mom and Morgentaler, pour Héloïse. Puis, lorsqu’est venu le temps de J’aime ta grand-mère, Proulx a invité Lumière, qui avait lancé la soirée, et Claude Cobra à venir rejoindre le groupe sur les planches.
Fort d’un répertoire chargé de succès, les natifs de Drummondville ont aussi fait entendre les classiques Elle s’appelait Serge, Grand Champion et Ouvre tes yeux Simon avant de retraiter vers l’arrière-scène. Ayant mentionné à deux occasions pendant la soirée qu’ils «se demandaient s’il allait y avoir du monde» en raison de la pluie, les membres du groupe semblaient plutôt heureux de revenir pour un rappel dans lequel ils ont interprété Corinne, St-Bruno et la classique Saskatchewan qui a permis aux festivaliers présents jusqu’au bout de chanter à tue-tête.