Faire des blagues jusqu’à sa mort, c’est la volonté de Val Belzil, 48 ans, qui s’est lancée tardivement dans l’humour. Sa carrière? Elle la vit sur les chapeaux de roues à la hauteur d’un succès dont elle ne peut que se féliciter et qui ne s’est pas fait attendre.
Il y a cinq ans, Val Belzil, mère monoparentale et technicienne dans un bureau de comptable, a décidé de franchir le pas qui la séparait de son rêve d’être humoriste. La résidente du quartier Saint-Sacrement a participé à des open mic à la Ninkasi, avec pour congénères «des jeunes gars de 20 ans».
«C’est certain que pour faire sa place dans ce milieu plus masculin, il faut oser, il faut avoir du front. Mais je suis arrivée après Me Too et je n’ai jamais vécu d’expériences désagréables», confie Val.
Désormais, l’humoriste a déménagé à Montréal pour poursuivre sa carrière plus aisément. Elle attribue son succès à sa persévérance et sa passion. «Au départ, dans les open mic, on a juste 5 minutes pour présenter un numéro. Ensuite, on va le perfectionner. Moi j’ai décidé de faire le plus d’open mic possibles. Je suis allée un peu partout dans la province roder des numéros. Quand on trouve du plaisir dans des contextes plus difficiles, c’est qu’on est vraiment fait pour ça», explique la quadragénaire qui fait référence à du public qui n’écoute pas vraiment, alors que l’écran géant diffuse un match de hockey, par exemple.
Des sujets et une personnalité qui se distinguent
Val Belzil soutient qu’elle a été repérée rapidement car elle détonne, en partie à cause de son âge, mais surtout par ses sujets. «Je parlais de la vie de bureau dans mes numéros. Ce n’est pas difficile de me démarquer au milieu de gars de 20 à 28 ans qui font tous les mêmes choses, jouent aux mêmes jeux vidéo, regardent les mêmes séries», illustre-t-elle. Si au départ, elle parlait plus de sa vie quotidienne, elle parle désormais de plein d’autres sujets qui l’inspirent. «J’aime beaucoup écrire, je suis en train de suivre une formation en scénarisation», précise la pro du rire.
Le 19 avril, elle aura sa première salle à elle seule au Théâtre Petit Champlain: un retour aux sources symboliques. «Ce que j’aimerais, c’est faire de l’humour toute ma vie, je veux être comme une Betty White ou une Clémence Desrochers, tant que j’ai la santé pour le faire!».