Il y a une dizaine d’années lorsque la jeune Brittany Kennell a quitté son Beaconsfield natal pour développer une carrière musicale dans le country à Nashville, elle n’aurait jamais envisagé être dans la programmation d’un festival dédié uniquement à ce genre musical à Montréal. C’est pourtant ce qui est arrivé le 13 août dernier alors qu’elle a lancé les festivités de la deuxième journée du festival Lasso après une année exceptionnelle.
Rencontrée par Métro quelques minutes après sa sortie de scène, la chanteuse qui est revenue à Montréal à la fin de 2018 était toujours sur un nuage. «C’était un moment spécial! Je ne savais pas qu’il y avait une scène pour ça ici quand je suis partie pour Nashville. C’est vraiment mon rêve qui se réalise ici à Montréal», racontait-elle les étoiles dans les yeux. «C’était émouvant de voir ma famille, mes amis et les fans qui étaient là à mes débuts qui sont venus me voir sur une grande scène comme ça. Je suis vraiment reconnaissante de tout ça!», poursuivait-elle.
Un an jour pour jour avant ce spectacle marquant, elle était devenue la première (et la seule!) Québécoise à se produire sur l’iconique scène du Grand Ole Opry à Nashville, un endroit souvent considéré comme La Mecque du country. Et la semaine dernière, elle assurait la première partie de Shania Twain, une icône du genre et une inspiration pour elle, au festival Boots and Hearts à Oro-Medonte près de Barrie en Ontario.
«Quand on est arrivé là-bas, Shania était en train de faire ses tests de son. J’ai pleuré un peu parce que c’était tellement un beau moment. Shania Twain, c’était mon premier spectacle et c’est là que j’ai su que c’était ce que je voulais faire plus tard! On s’est vu après le spectacle. Elle était vraiment cool!», a-t-elle relaté en rappelant qu’il s’agissait d’une soirée dont la programmation était composée uniquement de femmes canadiennes (Madison Kozak, Robyn Ottolini et Lindsay Ell étaient également présentes).
En mai, l’auteure-compositrice-interprète, qui a eu la piqûre pour la scène en participant à l’émission américaine The Voice, a reçu une nomination dans la catégorie «Album anglophone de l’année» au prochain Gala Country pour son album I Ain’t A Saint, signe que sa musique est reconnue à l’intérieur de la province. «Quand je suis revenue ici, il y a eu un moment où j’ai songé quitter la musique pour prendre une année sabbatique. De voir que j’ai une belle famille et une belle communauté qui me donne du support ici, c’est spécial. Je ne peux pas tenir ça pour acquis!», a-t-elle confié.
La pandémie, un tremplin
Contrairement à plusieurs artistes pour qui la pandémie a été une période difficile, elle fut plutôt un tremplin pour la Montréalaise. Avant que tout bascule en mars 2020, elle venait de lancer un premier simple en prévision du lancement d’un éventuel EP. Elle a donc profité de la pause forcée de spectacle pour écrire davantage.. et découvrir une nouvelle manière de le faire avec ses collaborateurs de Nashville.
«Je ne voulais pas arrêter le travail. Comme on venait de lancer un premier extrait, je me disais qu’on ne pouvait pas arrêter. Le EP est devenu un album parce qu’on avait le temps de le faire. On a même composé des chansons par Zoom, dévoile-t-elle. C’est un peu bizarre parce qu’on ne sent pas la vibe de la pièce et que c’est dur d’entendre ce qui a été joué ou dit. Ceci dit, la pandémie a ouvert des portes parce qu’on a découvert qu’on pouvait encore écrire régulièrement ensemble même si je restais à Montréal».
La chanteuse qui s’est aussi produite en spectacle dans la grande région de Québec par le passé retient que la capitale est magnifique. «Les gens sont vraiment reconnaissant et gentil. Ils sont vraiment content d’avoir des spectacles dans leur coin. Pour moi, ça m’indique que je fais bien mon travail!»