LITTÉRATURE. Autofiction en vers libres, prose poétique, ou poésie narrative? C’est un peu tout cela à la fois que propose Les bêtes vivront plus longtemps que nous. Dans son plus récent recueil, Maryse Poirier aborde avec pureté et pudeur l’amour, le quotidien et la parentalité au féminin. Le récit s’attarde parallèlement aux thèmes du mal-être profond et de la vulnérabilité.
Paru aux Éditions Hashtag, le texte est signé avec autant de délicatesse que de puissance métaphorique par la poète confirmée. L’autrice et enseignante en littérature au Cégep de Sainte-Foy déploie un sens aigu du non-dit et de la musicalité. Cette dernière convoque son vécu et d’autres observations pour raconter la relation entre les deux protagonistes.
Les bêtes vivront plus longtemps que nous dévoile l’univers quotidien de deux amantes, Fauve et Elsa, et de leur fille, Clara. Lorsque les mots ne suffisent plus pour retenir entre eux les fragments d’une affection quotidienne, la nature se mue en personnages. Ceuxi-ci incarnent cette relation qui évolue entre grâce et chute, ainsi qu’entre paroles et silences.
Le recueil se veut un exutoire autant qu’un amalgame de situations amoureuses, contenues tout en suggestions plutôt qu’en descriptions des évènements. Au-delà des thèmes de la maternité et de la souffrance mentale, l’écriture ciselée explore aussi le rapport avec la nature. Arbres et animaux entrent ainsi en résonance avec les états psychologiques des personnages.