Culture

Marianne Poirier retrouve sa voix

MUSIQUE. Un certain public aura découvert Marianne Poirier à La Voix, l’an dernier. Passage furtif à l’écran – trois performances avant de connaître l’élimination –, mais qui aura laissé un goût de revenez-y à l’artiste de 20 ans. La résidente de Charlesbourg s’apprête à lancer un mini-album avec l’ambition, cette fois, qu’on fasse connaissance avec la «vraie» Marianne Poirier.

La jeune femme n’a que de bons mots pour La Voix. Dès lors que l’on comprend que c’est un jeu, qu’il ne faut pas y voir la promesse d’une carrière, l’expérience devient plaisante et riche en «rencontres extraordinaires». Pour Marianne Poirier qui, à l’époque, n’explorait son talent que depuis deux ans, l’aventure a eu l’effet d’un déclic. «Ça m’a vraiment donné mon élan. Ça m’a montré que je pouvais faire ça, et que c’est maintenant que ça devait commencer.»

Cette urgence, c’est celle associée à la perception du public de La Voix, qui a pu la voir comme une émule de Pierre Lapointe avec un répertoire exclusivement francophone. Or, «les gens ne m’ont pas connue à ma pleine valeur», dira l’auteure-compositrice-interprète, dès lors soucieuse de s’émanciper d’un casting qui ne rend pas justice à ce qu’elle a à offrir. «C’est pour ça que je voulais me dépêcher à sortir mon EP [mini-album], plus personnalisé, avec mes compositions francophones et anglophones.»

«Moi, ma voix et ma guitare»

Marianne Poirier y travaille donc depuis l’automne, à ce premier opus de style folk acoustique. Cinq titres à l’accent mélancolique, qui mettent en chanson des textes personnels teintés d’une part d’imaginaire. Mais encore? «Pour ne pas mentir, précise-t-elle avec une hésitation qui ressemble à de la gêne, à 90%, ça parle d’amour.» Et pas de cet amour où «ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants»: «J’ai vraiment tendance à écrire des chansons plus tristes. Quand tout va bien, je ne sais pas quoi écrire», avoue l’étudiante en littérature.

Le lancement, prévu le 23 avril, coïncide avec son premier concert solo. Une occasion qui lui est offerte grâce au Projet Relève du Vieux Bureau de Poste de Lévis, lequel permet à un «artiste de la région ayant un potentiel réel pour développer une carrière» de collaborer avec l’équipe de la salle de diffusion pour élaborer un spectacle professionnel. Sur la scène, il y aura «moi, ma voix et ma guitare», décrit-elle.

Plan de carrière

Avec cette naissance sur disque et sur scène, Marianne Poirier espère percer le marché de la scène émergente. Ce sera sa carte de visite auprès des maisons de disques, salles de spectacles et artistes dont elle pourrait faire la première partie – déjà, Matt Holubowski et Emilie & Ogden ont levé la main. D’ici la prochaine année, elle vise la production d’un premier album à part entière.

Craint-elle que la surdité qu’elle présente à l’oreille gauche puisse être un obstacle à ses ambitions? «Avant La Voix, je n’avais jamais vu ça comme un handicap. J’ai été placée dans des situations où, comment dire, c’était plus fragile; je devais faire plus attention pour bien m’entendre», répond-elle. Mais au final, «ça ne me nuit pas, ça me demande seulement un temps d’adaptation plus long».

Avec quels artistes, morts ou vivants, aimerais-tu faire un duo?

– James Vincent McMorrow

– Amy Whinehouse

– Louis-Jean Cormier

Pour la retrouver sur Facebook: Marianne Poirier – artiste

Québec Hebdo

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