CHANT LYRIQUE. À 29 ans, Jessica Latouche met la table pour une carrière prometteuse en chant lyrique. Le 17 octobre, la soprano de Beauport pourra ajouter une nouvelle expérience à une feuille de route déjà bien remplie: celle d’un premier duo avec Marc Hervieux, dans le cadre du concert organisé par la Fondation de l’église Saint-Charles-Borromée à Charlesbourg.
«C’est un honneur. Je suis très heureuse de chanter ce duo avec Marc Hervieux, c’est une belle opportunité», réagit la principale concernée à l’autre bout du fil. Un honneur d’autant plus doux que c’est à l’écoute de la voix de la jeune femme que le célèbre ténor, d’abord hésitant, lui a ouvert les bras. «C’est très flatteur et bien encourageant!» convient Jessica Latouche, le sourire dans la voix.
Ensemble, ils interpréteront un air de La Traviata de Verdi, «Libiamo». À l’origine, il était question de miser sur une chanson populaire, suivant le double emploi de Marc Hervieux, mais celle qui détient une maîtrise en interprétation chant classique aurait trouvé «bien dommage de ne pas chanter de l’opéra avec un chanteur d’opéra».
D’ailleurs, quand on se destine à un avenir en chant lyrique, toutes les occasions sont bonnes pour s’illustrer sur une scène. «On ne sait jamais quand il y aura un déclic. Il ne faut jamais prendre un engagement à la légère», fait remarquer Jessica Latouche. Car, outre l’expérience en elle-même, une telle rencontre avec un artiste de renommée internationale comme Marc Hervieux est susceptible d’enrichir son réseau de contacts, essentiel dans ce domaine.
Beaucoup d’appelés, peu d’élus
À ce titre, Jessica Larouche n’a pas à rougir de ce qu’elle a accompli jusqu’à présent. Elle a prêté corps et voix aux rôles de Donna Anna (Don Giovanni, Mozart), Micaëla (Carmen, Bizet) et Dorabella (Cosi fan tutte, Mozart). Elle s’est faite soliste pour Les Rhapsodes et le Festival d’opéra de Québec. Cela, tout en prenant la direction musicale des Petits chanteurs de Charlesbourg et du chœur de l’Orchestre symphonique de Québec (chef assistante).
«Depuis la fin de ma maîtrise [en 2010], je travaille à développer ma carrière», admet-elle en mentionnant la ronde d’auditions, de formations et de cours qui sont le lot des artistes lyriques de la relève. Car oui, en dépit de toutes ses expériences, Jessica Latouche n’en est encore qu’à l’amorce d’une carrière qui, en chant lyrique, ne prend généralement son envol qu’à la mi-trentaine. Et encore faut-il s’extirper du grand bassin d’appelés pour rejoindre la petite clique des élus. «Il n’y a pas beaucoup d’offres d’emploi pour la demande au Québec, observe la Beauportoise. Il faut être prêt à voyager.»
Avec ses valises à portée de main pour vivre son rêve, donc, Jessica Latouche ne souhaiterait pas moins dans le futur continuer d’accompagner ceux qui ont contribué à faire naître cette passion pour l’opéra: les Petits chanteurs de Charlesbourg. Ayant joint le chœur à l’âge de 10 ans avant, des années plus tard, d’en prendre la direction, elle s’y sent comme en famille.
En rafale
Son rôle de rêve?
«Présentement, c’est Violetta dans La Traviata. C’est un rôle qui n’est pas facile à chanter, mais dans ma voix, il s’est placé assez facilement. Et j’aime l’histoire, le personnage.»
Son inspiration?
«Ce que je trouve inspirant, c’est de voir des chanteuses [lyriques] du Québec comme Marie-Nicole Lemieux, par exemple, qui ont une réputation internationale. Ça veut dire que c’est réalisable.»
Le coût des billets pour le concert de Marc Hervieux du 17 octobre est de 55$. On peut s’en procurer à la Fondation (8500, boulevard Henri-Bourassa, bureau 266), par téléphone (418 781-0377) ou auprès du presbytère de la paroisse: 418 623-1847. Un reçu aux fins d’impôts de 40$ sera remis sur demande.
Québec Hebdo