Culture

Moments de recueillement avec Jorane

MUSIQUE. Jorane nous revient ces jours-ci avec un nouvel album, Mélopée. Pour l’auteure-compositrice-interprète originaire de Charlesbourg, ce onzième opus marque un moment de répit dans une carrière et une vie autrement effrénées.

Autour des thèmes de la pureté et de l’amour, Jorane propose 11 pistes aériennes qui invitent à se laisser bercer par l’harmonie du violoncelle, de la harpe et d’une voix sans mot avec laquelle l’artiste a fait sa marque. Pas de grandes orchestrations musicales complexes ni de cette intensité d’émotions contrastées auxquelles la musicienne nous a habitués: elle revient plutôt à l’essentiel, à un resserrement de ses élans créatifs. Le résultat, «non dilué» comme elle le dit, ménage un espace de détente pour l’auditeur en quête d’un peu de sérénité.

«C’était quelque chose dont j’avais besoin et qui me fait vraiment du bien, dira d’ailleurs celle qui a goûté les bienfaits de sa propre médecine musicale pour trouver parfois le sommeil. C’est peut-être le fait d’être une maman, trois enfants, la vie qui goale… C’est peut-être ce besoin de recréer la balance entre cette vie-là qui est effrénée et le moment de détente qu’il faut vraiment s’octroyer», poursuit Jorane en s’étonnant presque de l’écho que connaît ce message dans l’air du temps.

Une œuvre qui résonne

Car, depuis sa sortie, le disque accompagne des événements de yoga et de sages-femmes, et se fraie un chemin jusqu’aux salles de massothérapeutes et d’ostéopathes. Pour Jorane, l’une des réussites de ce nouvel album, c’est justement qu’il trouve sa résonnance dans «autant de courants de pensée. Ça me fait vraiment plaisir qu’il soit agencé à ces courants où les gens se réapproprient leur corps, le respect d’eux-mêmes et le respect des autres.» Celle qui voit sa musique comme «inclusive» en a là une preuve supplémentaire.

N’est-ce pas néanmoins un contre-emploi, cette œuvre zen au sein d’une carrière aux projets aussi foisonnants qu’intenses? Elle rit en justifiant son horaire chargé: «J’ai besoin de composer, j’ai besoin d’écrire, j’ai besoin de créer. Je ne pourrais pas faire un album aux quatre ans, ça ne serait vraiment pas assez, je serais en train de faner. J’ai besoin d’en faire beaucoup pour rester créative», explique celle qui partage sa musique avec le théâtre, le cinéma et la danse depuis une quinzaine d’années. Mais maintenant aura-t-elle, à tout le moins, Mélopée pour s’offrir une pause.

Projets musicaux à venir

Le journal d’Anne Frank pour le Théâtre du Nouveau Monde

– Trame sonore de La guerre des tuques en 3D, en collaboration avec Éloi Painchaud

– L’album 35 mm, dans la continuité de son deuxième album 16 mm

Membre du Groupe Québec Hebdo

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