Cet été, il a joué aux côtés du King dans Elvis Expérience. À la bibliothèque Paul-Aimé-Paiement, ses mélodies de la Scandinavie ont apporté un vent de fraîcheur. Plus tôt en juillet, il donnait rendez-vous aux amateurs de musique du monde à la Maison des Jésuites, quelques heures avant de bercer la Grande-Allée d’airs classiques. Quant aux plus jeunes et aux familles, ils ont découvert ses talents de musicien-acteur lors de son spectacle musical clownesque La Grande Étude, présenté à l’Espace 400e. Un horaire varié comme Sylvain Neault, violon jazz, les aime.
«La polyvalence, c’est le secret pour survivre pour un musicien pigiste. Il faut être débrouillard», fait valoir le musicien et compositeur à ses heures, qui évolue dans le milieu depuis une quinzaine d’années. Sa formation en genre classique au Conservatoire de musique de Québec et à l’Université Laval lui a donné la technique nécessaire pour s’adonner à une diversité de styles musicaux, de la musique québécoise à l’irlandaise, de la tzigane à la celtique, du swing au folklore, qu’il pratique au sein de différents projets artistiques: Trio Bazirka, Artillerie lourde, Nordri, Fugato Presto…
Le jazz: improvisation et liberté
Il reste que sa prédilection demeure le jazz, même s’il n’en est pas encore tout à fait à le crier sur tous les toits: «Je m’assume depuis deux ans de plus en plus comme jazzman. Parce qu’avant, je n’avais pas encore approfondi le langage, mais depuis que je l’étudie, et avec l’expérience…», explique celui qui entame cet automne une maîtrise en violon jazz pour affiner encore plus ses techniques.
On pourrait d’ailleurs dire que Sylvain Neault a quelque chose de la musique jazz dont il fait sa spécialité: même souci de liberté, même goût pour l’improvisation. Aussi ne le verra-t-on pas dans de grands orchestres, un violon parmi tant d’autres; non pas parce qu’il recherche toute l’attention, mais parce que la structure est trop rigide pour lui. Pour celui qui se distingue par sa grande capacité à improviser, les formules de duo, trio ou quatuor conviennent davantage.
Un nom qui circule
Lorsqu’on lui demande les expériences qui ont été déterminantes, il répond sans trop d’hésitation que sa collaboration avec Gilles Vigneault lui a ouvert beaucoup de portes. De 2008 à 2010, il accompagnait le chantre québécois dans sa tournée au Québec et à l’étranger, en plus de participer à l’enregistrement de deux de ses albums. À égalité, il mentionne aussi sa rencontre avec Yves Lambert, de la Bottine souriante, qu’il rejoint régulièrement sur scène. «Les contacts, c’est super important dans le milieu, surtout à Québec. C’est sûr qu’il faut que tu sois bon, et que tu aies fait tes devoirs, mais les contacts…», admet Sylvain Neault.
Sa bonne réputation dans le milieu n’a pas nui lorsqu’est venu le temps d’engager des musiciens pour Elvis Expérience, avec lequel il reviendra l’été prochain pour 55 spectacles. Il souhaite par ailleurs profiter de ses études pour établir de nouveaux contacts, avec l’idée de développer des échanges avec d’autres facultés de musique au Québec et à travers le monde. Cela, tout en continuant à pratiquer et à enseigner à l’école de violon Anne-Hélène Chevrette à Charlesbourg. On l’a dit: un horaire varié comme Sylvain Neault les aime.
Pour découvrir l’artiste et des extraits musicaux: http://www.sylvainneault.com/.
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Charlesbourg, terreau d’artistes? C’est la question que nous posons avec cette série de portraits sur ces Charlesbourgeois qui vivent professionnellement de leur art – sans nécessairement s’y consacrer exclusivement ni à grande échelle. Qu’il s’agisse de peinture, musique, sculpture, photographie, danse, chant, cinéma, théâtre…: l’idée est de lever le voile sur une variété de démarches artistiques et de vies d’artistes, établis ou de la relève. Contactez-nous si vous vous reconnaissaez dans ce portrait: redaction_quebec@tc.tc.