Culture

Campagne de financement du Diamant: une entreprise japonaise devient partenaire

CULTURE. Le Japon s’invite dans la campagne de financement privé du projet de Diamant de Robert Lepage alors que Kabuchan International annonce un don d’un million de dollars (1M$) pour la réalisation de ce lieu de diffusion culturelle appelé à voir le jour à Place d’Youville, à Québec. Un montant qui non seulement en ferait l’une des plus importantes contributions à une entreprise culturelle québécoise de la part d’un mécène étranger, mais qui signe également le début d’une riche collaboration.

Le président de Kabuchan International, Takeya Kaburaki, était présent lundi matin aux studios d’Ex Machina de Robert Lepage pour officialiser ce coup de pouce qui porte la somme accumulée jusqu’à présent à 5,5M$, sur un objectif de 10M$.

Informé des ambitions du metteur en scène québécois par la déléguée générale du Québec au Japon, Claire Deronzier, l’homme d’affaires japonais a sauté sur l’occasion de soutenir «un projet magnifique», produit par un «artiste hors pair» dans une «ville inscrite au patrimoine mondial». Autant de qualificatifs, enchaînés par le traducteur qui l’accompagnait, pour justifier son investissement.

Pour Takeya Kaburaki, il s’agit également d’une suite logique dans l’intérêt qu’il porte déjà à la Belle Province. Avec les années, son entreprise spécialisée en agroalimentaire est devenue une porte d’entrée pour la cuisine et la culture québécoises en terre nippone, important les produits de l’une et commanditant les spectacles de l’autre.

Un partenaire d’affaires… et de culture

Aussi Le Diamant, suivant son ambition d’accueillir des créations théâtrales nationales et internationales, est-il lui-même susceptible de devenir à son tour une porte d’entrée pour la culture japonaise. Celle-ci est du reste déjà largement présente dans l’œuvre de Robert Lepage pour qui, donc, «c’était écrit dans le ciel qu’on allait se rencontrer un jour, M. Kaburaki et moi».

L’homme de théâtre voit ainsi dans cette contribution financière la naissance d’une «vraie collaboration» entre Kabuchan International et Ex Machina. «C’est clair qu’on a plein de projets à faire, d’associations, d’événements à produire ensemble ici à Québec, et probablement au Japon.»

Montage financier

Cela dit, même si un tel partenariat «était inscrit dans le ciel», reste qu’un don de cette ampleur envers une entreprise culturelle québécoise par un mécène étranger est plutôt rare, convient Robert Lepage. «On espère que ça va envoyer un signal au milieu des affaires d’ici», souhaite celui qui peut déjà compter sur la contribution de Bell (2M$), de BMO Groupe financier (1M$) et du Mouvement Desjardins (0,5M$).

Sachant que ce milieu des affaires a été fortement sollicité dernièrement par l’amphithéâtre et le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), il ne s’inquiète pas outre mesure d’arriver à ses fins en vue de la construction annoncée pour 2018. D’autant plus avec un nouveau gouvernement fédéral au pouvoir, qui s’est montré favorable à participer au financement public aux côtés du gouvernement du Québec (30M$) et de la Ville de Québec (7M$). Le budget total s’élève à 54M$.

 La piste trop courte de l’aéroport de Québec

Alors qu’il racontait son histoire d’amour avec la ville de Québec, Takeya Kaburaki est revenu sur la visite qu’il s’était offerte en 2008 avec 300 clients nippons pour lesquels il avait nolisé un avion japonais. «À l’aller, nous avons pu atterrir mais, au retour, il a fallu que nous nous déplacions jusqu’à Montréal en autobus parce que la piste de l’aéroport de Québec était trop courte pour le décollage!» a-t-il relaté en faisant rire l’assemblée.

L’anecdote n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd: «J’ai compris que nous devons nous donner comme objectif, d’ici 2018, de rallonger la piste principale de l’aéroport», a rétorqué le maire de Québec, Régis Labeaume, sourire aux lèvres.

À lire ausi : Diamant: de la modernité à Place d’Youville

Québec Hebdo

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