LITTÉRATURE. Pierre-Stanislas Bédard, né à Charlesbourg en 1762, se retrouve au cœur de la nouvelle saga historique de Pauline Gill. Mais c’est à la compagne de vie de Bédard, Luce Lajus, que revient l’honneur de donner son titre au roman – Dans le regard de Luce –, l’écrivaine étant en cela fidèle à la mission qu’elle poursuit depuis ses débuts: celle de sortir de l’anonymat des femmes que l’Histoire a pu oublier.
Le premier tome s’attarde ainsi aux prémices de la vie conjugale de Luce, fille unique de l’éminent chirurgien François Lajus de Québec. En 1795, l’assassinat de son frère la lance sur les traces du meurtrier. Les mois passent, l’enquête piétine, des gens lui mettent des bâtons dans les roues…
Arrive la demande en mariage de Pierre-Stanislas Bédard, alors avocat et député, qui offre en même temps à Luce de l’aider dans ses recherches. Le couple convole en justes noces. Mais bientôt, la guerre anglo-américaine qui couve et les jeux de coulisses au Parlement accaparent le fondateur et chef du Parti canadien, qui apprendra à ses dépens que la liberté d’expression a un prix.
Des personnages d’intérêt
Alors qu’on pourrait soupçonner Pauline Gill de faire la part belle à la fiction dans cette œuvre riche en rebondissements, la trame amoureuse comme l’intrigue policière et les tractations politiques relèvent bel et bien d’épisodes authentiques de la vie des Lajus-Bédard. L’ex-enseignante en histoire fait de la rigueur un devoir: «Je prends tout ce que je peux trouver dans les archives. Ce qui manque, je le comble avec du vraisemblable.»
La notoriété de Pierre-Stanislas Bédard, qui se mesure par la quantité de documentation qui s’y rapporte, lui a facilité la tâche. «C’est un personnage très important pour le développement de Charlesbourg. Lui et sa famille sont des pionniers», mentionne l’écrivaine originaire de l’Islet. D’où, pour elle, l’intérêt d’en faire un personnage de roman.
Il en va autrement de Luce Lajus, qui lui a laissé une plus grande liberté d’«invention». Mais la correspondance de celle-ci avec son cousin John Neilson, que Pauline Gill a découverte dans les archives des Sulpiciens, a servi à la fois de matière et de cadre pour une femme oubliée des livres d’histoire.
Raconter l’Histoire comme une histoire
«Il y a encore tellement de choses à révéler de notre Histoire», affirme à ce propos celle qui, depuis plus de 15 ans, en tire des récits accessibles au grand public. «Je poursuis une mission éducative, oui, mais pas exempte de plaisir», fait-elle le pari.
Les enfants du couple Bédard-Lajus feront l’objet du deuxième tome de la saga Dans le regard de Luce. Il devrait paraître en 2017 aux éditions VLB.
Quelques héroïnes signées Pauline Gill
– Trilogie de Gaby Bernier
– Trilogie de Docteure Irma
– Tétralogie de La cordonnière
Pour plus d’info: paulinegillauteure.com
Québec Hebdo