Deux danseuses de la Capitale-Nationale vont, avec leur corps, à la rencontre des personnes en perte d’autonomie ou en fin de vie. D’abord dans le couloir puis dans les chambres et souvent au plus près du patient, Priscilla Simard et Marie-Noëlle Goy dansent au chevet de ces personnes.
«Tout est parti d’un coup de cœur en visionnant une vidéo d’un chorégraphe français, Sylvain Groud, qui dansait au chevet de personnes en perte d’autonomie. Nous mettons notre art au service de ces personnes. Nous souhaitons révéler, par la danse, la valeur et la beauté de la personne en perte d’autonomie ou en fin de vie», explique d’emblée Marie-Noëlle Goy, qui réside à Beauport.
Sans musique, les danseuses se déplacent, d’abord dans les corridors, puis au chevet des personnes.
Les deux artistes ne proposent pas un spectacle, c’est une danse libre, inspirée par la réaction des patients afin de permettre une rencontre, sans artifice. «Dans nos danses, il y a l’idée du toucher, de la sensibilité, de l’affectivité. La danse est un langage, c’est une rencontre avec l’autre qui se déroule à son rythme. Parfois, c’est juste du bout des doigts. D’autre fois, tout se passe dans le regard, sans contact physique. Pour d’autres, cela doit être énergique. On s’adapte aux désirs de la personne», détaille la danseuse française.
Après avoir testé cette nouvelle approche pendant six mois au Centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD) Le Faubourg et à la résidence La Champenoise, les deux danseuses ont créé, en septembre dernier, un organisme à but non lucratif, le Papillon blanc, danse.
«Le mois du papillon dansant»
Grâce à une campagne de financement lancée cet hiver sur la plateforme La Ruche, l’organisme a récolté 4 300 $ afin de mettre en place «le mois du Papillon dansant». Durant tout le mois d’avril, elles vont proposer des visites gratuites dans tous les CHSLD de Québec. Elles vont danser avec quelque 400 personnes.
«La danse révèle ces personnes», dit Marie-Noëlle Goy. Et de ces moments, elle se remémore : «un monsieur atteint de la maladie de Parkinson. Il tapait sans cesse sa main sur la table. Alors on a fait pareil, avec un autre rythme. L’espace de cette rencontre, nous avons constitué un band. Ou encore, la première fois où j’ai rencontré une dame amputée au niveau des coudes. Quand je suis rentrée dans la chambre, son visage était fermé. Puis petit à petit, elle s’est ouverte, on a dansé avec ses bras. Elle m’a avoué qu’elle adorait danser. Ce sont des moments fabuleux.»
Dans les mois à venir, les deux comparses souhaitent élargir leur mission en organisant des visites dansées auprès des adolescents et des enfants en fin de vie.
Suivez les activités du Papillon blanc, danse sur la page Facebook de l’organisme. Informations pour la région de Québec auprès de Marie-Noëlle Goy au 418 667-3867 et pour le Centre du Québec auprès de Priscilla Simard au 819 262-3116 ou par courriel à lepapillonblancdanse@gmail.com. En mai prochain, une soirée sera organisée afin de remercier tous les donateurs.
Le Québec Express, membre du Groupe Québec Hebdo