S’il était exigé que les constructeurs automobiles vendent uniquement des voitures électriques d’ici 2035, le prix de celles-ci pourrait diminuer de 20%. C’est du moins ce qui est déterminé dans un rapport d’Équiterre publié jeudi.
Cette obligation pousserait les constructeurs automobiles à mettre sur le marché des modèles abordables, explique-t-on. En agissant ainsi, l’État préviendrait l’émission de 135 millions de tonnes de CO2 et la combustion de 57,5 milliards de litres d’essence.
Si le cadre règlementaire actuel est conservé, seulement 39% des véhicules vendus seront électriques en 2035, estime-t-on. «Le Canada n’atteindra pas ses cibles de vente de véhicules zéro émission si on ne les règlemente pas de manière rigoureuse», avertit l’analyste politique en mobilité durable chez Équiterre Andréanne Brazeau.
«Alors que les négociations sur le climat se poursuivent à la COP27, Ottawa doit choisir entre écouter les propositions fausses et coûteuses de l’industrie automobile et rater nos cibles de vente de véhicule zéro émission (VZE), ou faire preuve de leadership climatique en adoptant une norme VZE stricte», affirme-t-elle.
Pour augmenter les ventes de VZE, les constructeurs proposent de tripler les subventions à l’achat pour les faire passer de 5000 $ à 15 000 $. Mais si le gouvernement adopte cette avenue, les constructeurs ne feront qu’augmenter leurs prix en conséquence, prévient-on dans l’étude. Cette politique coûterait environ 54 milliards de dollars à l’État.
«Les constructeurs automobiles se livrent à une forme de “séraphinflation” pour s’approprier les subventions à l’achat de véhicules électriques dans le but de se remplir les poches et de subventionner la vente de véhicules à essence», accuse le directeur du programme de transport durable chez Environmental Defence, Nate Wallace.
«Au lieu de se conformer à un règlement qui rendra les véhicules électriques plus abordables pour les Canadiennes et les Canadiens, ils veulent que le gouvernement fédéral subventionne encore plus leurs profits», dit-il.