QUÉBEC — Le député d’Argenteuil, Yves St-Denis, se voit forcé de quitter le caucus libéral, à la suite de révélations d’inconduite sexuelle.
TC Media – Élaine Nicol
La Presse canadienne a pu confirmer en matinée que le député annoncera mardi qu’il se retire du caucus. On l’avait informé en haut lieu que s’il ne quittait pas de lui-même il en aurait été chassé, à l’occasion de la rencontre quotidienne des députés libéraux qui débute à 13 heures au parlement.
Il s’agit du troisième député libéral à être chassé du caucus libéral en marge d’allégations d’inconduite sexuelle, après Gerry Sklavounos, en 2016, et Pierre Paradis, en 2017.
À la suite d’une plainte déposée par une employée du Parti libéral du Québec (PLQ), M. St-Denis a admis avoir expédié à cette dame une photo montrant un homme en position assise, alors qu’une femme à genoux lui faisait une fellation.
L’incident est survenu en avril 2014, au moment de la campagne électorale.
La plaignante, qui souhaite conserver l’anonymat, a contacté la whip en chef du gouvernement pour l’informer des faits, en 2018, et une plainte a été déposée à l’Assemblée nationale.
C’est le réseau Cogeco qui a éventé la nouvelle et qui affirme qu’une deuxième enquête menée par le PLQ vise le député d’Argenteuil, à la suite d’allégations de harcèlement psychologique et de remarques dégradantes à caractère sexuel présentées par d’autres employées du parti.
Ce n’est pas la première fois que le comportement du député d’Argenteuil, un ancien directeur de commission scolaire, fait l’objet de plaintes.
En décembre 2016, des députés de Québec solidaire et de la Coalition avenir Québec reprochaient au député d’utiliser un langage «insultant» et «violent», de constamment interrompre ses collègues et de jeter des «regards intimidants» en Chambre, lorsqu’ils prenaient la parole. «Il a un comportement de goon», affirmait alors le député de Mercier, Amir Khadir, qui est assis non loin d’Yves St-Denis à l’Assemblée nationale.
M. Khadir et François Bonnardel, de la CAQ, avaient demandé au président de l’Assemblée nationale, Jacques Chagnon, d’intervenir pour mettre fin à ce qu’ils qualifiaient de harcèlement et d’intimidation.
Dès son élection en 2014, M. St-Denis avait eu des démêlés avec son ancien employeur, la Commission scolaire des Affluents, qui lui reprochait d’avoir quitté ses fonctions en emportant avec lui du matériel informatique.
Sept mois plus tard, le PLQ avait dû exiger que M. St-Denis retourne le matériel informatique, incluant deux ordinateurs, à son ancien employeur.
M. St-Denis n’avait toujours pas eu son assemblée d’investiture pour la prochaine élection.
Jocelyne Richer, La Presse canadienne