Le processus de remplacement des véhicules d’urgence du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) et du Service de protection contre les incendies de Québec (SPCIQ) connaît des ratés, juge le nouveau vérificateur général (VG) de la Ville, Daniel Rancourt. Selon lui, le processus de remplacement des véhicules «est amorcé tardivement» et «l’absence d’une communication fluide entraîne des décalages». Par conséquent, des véhicules sont utilisés au-delà de leur durée de vie utile prévue.
Au premier trimestre de 2023, 94 véhicules de patrouille et quatre camions incendie étaient toujours en utilisation alors qu’ils avaient dépassé leur durée de vie utile prévue. Cette durée de vie est de 6 ans pour les véhicules de patrouille et de 20 ans pour les camions incendie. Le VG note par ailleurs qu’un échantillon d’une vingtaine de véhicules de patrouille mis en service au début du mois de mars remplaçait d’autres véhicules mis en service en moyenne 8 ans et 5 mois plus tôt, soit deux ans et demi après la fin de leur vie utile.
Un processus qui n’est «pas clair»
Dans son rapport, M. Rancourt déplore que le processus d’acquisition, de remplacement et de mise en service des véhicules ne soit «pas clair». «Il n’y a pas de procédure qui précise la séquence des étapes à respecter, les responsables de la réalisation de chacune des étapes et l’échéancier», indique-t-il.
«L’absence d’une telle procédure n’assure pas une bonne coordination entre les intervenants et entraîne de l’imprévisibilité et un manque d’efficience dans les activités menant à la mise en service des véhicules. Les services se retrouvent davantage en mode réactif qu’en mode proactif», poursuit le vérificateur général. En guise d’exemple, il soutient que lors de l’acquisition d’un lot de 31 véhicules de patrouille en décembre 2020, le Service des technologies de l’information (STI) «n’a pas été informé avec diligence». Par conséquent, «les équipements informatiques disponibles pour l’installation étaient insuffisants pour 11 des 31 véhicules jusqu’en novembre 2022 où un rehaussement de budget a eu lieu».
Devant les journalistes, M. Rancourt raconte qu’un formulaire doit être rempli pour déterminer quels sont les équipements informatiques qui doivent être acheté par le STI afin d’équiper les véhicules. «Ce formulaire-là, personne ne savait qui devait le transmettre au Service des technologies de l’information. Quand on a questionné le Service de police, ils ne savaient même pas que ce formulaire-là existait! Le processus n’est pas bien rodé!» s’étonne-t-il.
La pointe de l’iceberg?
Les services d’urgence ne sont pas les seuls services de la Ville à recourir au Service de la gestion des équipements motorisés (SGEM) et au STI pour leurs besoins en véhicules. La flotte du SPVQ représente 25% des véhicules que possède la Ville de Québec. Le problème évoqué par le vérificateur général se reproduit-il dans les autres services de l’administration municipale? Impossible de le savoir avec certitude puisqu’il ne s’est pas penché sur la question. Pour le maire Bruno Marchand, il n’est cependant pas question d’attendre que le vérificateur général se penche sur cet enjeu dans les autres services de la Ville pour corriger la situation.