Ayant mis la main sur un document de travail de la Ville de Québec en préparation du budget 2024 de la municipalité, la deuxième opposition à l’hôtel de ville de Québec sonne l’alarme. Selon ses membres, les «défis importants» devant lesquels la Ville se trouve pourraient mener à une hausse de taxes allant de 5% à 10%. Rapidement, le maire Marchand a calmé la tempête en assurant qu’il «aurait le dernier mot» sur une potentielle hausse à venir.
Selon les documents obtenus par l’Équipe Priorité Québec (EPQ), la Ville envisagerait notamment des compressions de 32M$ pour 2024. L’administration réplique qu’à pareille date l’an dernier, on demandait aux différents services de couper jusqu’à 44M$ pour 2023 alors que le budget 2023 a finalement été adopté avec des compressions de seulement 19,6M$.
Selon l’EPQ, l’administration Marchand est la «plus dépensière». Afin d’appuyer leur argumentaire, le chef Patrick Paquet et le conseiller Stevens Mélançon, citent l’augmentation du nombre d’employés à temps plein depuis l’élection du maire Bruno Marchand. «L’enjeu, c’est quoi pour le citoyen? Est-ce que c’est de savoir s’il aura une réponse à ses besoins? Oui. À partir de là, on le place dans un budget et si on a besoin d’employés pour offrir un service, la préoccupation, c’est de savoir si le budget est équilibré et s’il répond aux enjeux actuels», réplique le maire.
Saluant sa propre décision d’avoir maintenu la hausse de taxe à 2,5% en 2023, M. Marchand a expliqué que la planification en vue du budget 2024 avait débuté «quelques semaines plus tôt» afin de permettre à l’administration d’avoir davantage de «latitude» pour «revirer chaque pierre» et «faire en sorte de ne rien laisser au hasard». Il soutient qu’à ce jour, personne ne peut prétendre savoir ce en quoi le budget consistera et encore moins «quelle sera la hausse de taxe».
Répondant à la suggestion de la deuxième opposition de se doter d’un «plan d’attrition» pour éviter de faire augmenter la masse salariale de la Ville, M. Marchand a répondu sous forme de boutade. «Quand j’ai besoin de conseil d’affaires, je ne vais pas voir un vendeur de souliers», a-t-il lancé.
Le premier magistrat de Québec n’a pas non plus l’intention de sabrer dans la réserve climatique qu’il a créée lors du dernier budget. En expliquant des formules comptables, il a assuré qu’il avait bien l’intention de garder le cap sur son intention d’y déposer 30 M$ supplémentaire l’an prochain.