Au terme d’un processus de consultation citoyenne et d’analyses techniques, le bureau de projet du tramway a statué que l’insertion du tramway dans le secteur du Collège Saint-Charles-Garnier se fera comme il avait été initialement prévu en 2019. Ainsi, la plateforme du tramway sera aménagée au centre de la chaussée. Elle sera accompagnée d’une station avec des quais latéraux et d’une voie de circulation automobile dans chaque direction.
Contrairement à ce qui avait circulé plus tôt dans la journée, il ne sera pas question non plus d’une «voie partagée» et la limite de vitesse pour les voitures restera la même, soit de 50 km/h. Le directeur du bureau de projet, Daniel Genest, a expliqué lors d’une séance d’information technique destinée aux journalistes que le secteur du boulevard René-Lévesque à proximité du Collège se prêtait moins bien au concept d’une voie partagée que celui à proximité de l’avenue Cartier ou que la rue de la Couronne dans le quartier Saint-Roch. Par contre, la Ville étudie toujours la possibilité d’ajouter des «mesures d’apaisements» de la circulation comme un pavé uni près de la station ou encore l’ajout de marque de peinture au sol dans le but d’encourager les automobilistes à ralentir.
Le choix d’aller de l’avant avec le scénario dit «de référence» parmi les trois qui avaient été présentés aux citoyens du secteur au printemps dernier entraînera cependant la disparition de 32 arbres d’alignement. Il s’agit du plus grand nombre d’arbres à abattre parmi les options envisagées. La Ville prévoit compenser en plantant deux rangées d’arbres dans la zone immédiate de la station, soit une cinquantaine de végétaux.
Privilégié par les citoyens
Selon les analyses des consultations publiques, le scénario retenu «avait obtenu la faveur de 62 % des participants aux ateliers de consultation et était priorisé par 40 % des répondants au questionnaire en ligne». Chez les résidents du quartier, 47 % privilégiaient cette option qui avait toutefois été présentée comme pouvant comprendre une voie partagée. «Je ne pense pas [qu’il y a eu un problème de communication]. On avait dit qu’on pouvait envisager des scénarios alternatifs au scénario de référence et l’ensemble de ces scénarios alternatifs ont été évacués. Si on en avait choisi un, on aurait pu retourner en consultation», a mentionné le maire Bruno Marchand.
Les oppositions perplexes
Chez les groupes d’opposition, l’annonce de ce retour à la case départ par l’administration municipale a visiblement été mal digéré. La cheffe de Transition Québec, Jackie Smith, qui était en faveur du retrait complet des voies de circulation automobile a estimé que le maire Marchand avait «manqué de courage». «On fait campagne là-dessus, on a eu ces discussions-là pour finalement ne rien faire. C’est lâche!», a-t-elle tranché.
De son côté, le chef de l’opposition officielle et conseiller de Maizerets-Lairet, Claude Villeneuve, s’est dit «perplexe» devant le processus des derniers mois. «Je ne comprends pourquoi il faut refaire ce qui a été fait par le passé pour en revenir à la conclusion que le bureau de projet a bien travaillé et que ce qui était proposé était l’approche qui permettait de satisfaire les attentes de la ville et des citoyens riverains», a-t-il mentionné.
Quant aux représentants de l’Équipe priorité Québec, ouvertement contre le projet de tramway, ils considèrent «qu’aucun des scénarios proposés n’aurait dû être retenu». «Même le maire dit qu’il ne veut pas de tramway à n’importe quel prix, si à chaque tronçon on fait un processus comme ça, je me demande comment on va faire pour gérer les coûts. On détourne l’attention de là où elle devrait être», ont mentionné le conseiller Stevens Mélançon et son chef Patrick Paquet. Ils ont également qualifié l’exercice du jour «d’écran de fumée».