Une grande vague de manifestations est prévue autour d’une trentaine d’écoles primaires du Québec mardi matin, pour revendiquer plus de mesures de sécurité routière. Le ras-le-bol des parents et des citoyens se fera entendre par le son des cloches aux abords de neuf établissements scolaires de Québec avant le début des classes.
Les manifestants du mouvement Pas un mort de plus se rendront près des écoles primaires Saint-Fidèle, Grande-Hermine et Saint-Odile dans Limoilou. Les écoles Anne-Hébert (Montcalm), Saint-Jean-Baptiste (Saint-Jean-Baptiste), Marguerite-Bourgeoys (Saint-Sauveur), Saint-Malo (Saint-Sauveur) et Notre-Dame-du-Canada (Vanier) verront également défiler des protestataires.
C’est toutefois l’école primaire des Berges, située dans le secteur Saint-Roch, qui est à l’origine du mouvement dans la Capitale-Nationale. L’une des organisatrices, Annie Mathieu, espère voir le plus de gens possible derrière la cause que défendent les citoyens de Québec.
«C’est une problématique qui fait réagir depuis des années, affirme-t-elle. On avait déjà fait des démarches pour planifier une action du genre à notre école de quartier seulement, mais en discutant avec des Montréalais, on a décidé de créer un mouvement québécois.»
Selon la mère d’enfants d’âge scolaire, c’est la mort de la petite Mariia Legenskovka, 7 ans, survenue à Montréal en décembre dernier qui a servi de bougie d’allumage pour mettre sur pied l’initiative. «Ça nous a beaucoup attristés de voir ce qui s’est passé pour cette jeune fille. Nous avons discuté entre groupes de parents au cours de la période des Fêtes et on a convenu qu’il fallait faire quelque chose de marquant.»
Manque d’infrastructures
Plusieurs parents comme Annie Mathieu s’inquiètent de voir que la Ville de Québec «ne prend pas la sécurité des enfants autour des écoles assez au sérieux». Près de l’école Saint-Fidèle à Limoilou, ils seront des dizaines à brandir leur cloche pour signaler «la fin de la récréation» avant le début des classes.
Dans le quartier, c’est la position géographique de l’établissement scolaire qui pose problème. L’école primaire se trouve sur la 12e Rue entre la 3e et la 4e Avenue, deux artères très achalandées au cours de la journée.
«Ça roule très vite sur la 4e et la priorité aux piétons n’est pratiquement jamais respectée», déplore Élise Landriault-Dupont, mère d’un enfant de première année qui fréquente Saint-Fidèle.
«Ça fait des années qu’on essaie d’arranger les choses, qu’on se plaint au 311 pour demander un brigadier, des dos d’âne ou des panneaux avertisseurs clignotants. Personnellement, ça fait trois fois que j’appelle. Rien ne change. C’est un enjeu majeur qui touche la population et il serait temps que les élus en prennent conscience», poursuit la dame qui habite Limoilou depuis sept ans.
Les organisateurs de la manifestation ont d’ailleurs choisi le 24 janvier, soit la journée nationale de l’éducation, pour la tenue de l’évènement. Plusieurs élus municipaux et provinciaux, dont le premier ministre François Legault et le maire Bruno Marchand, sont invités à venir marcher en compagnie de parents inquiets dans Saint-Roch en direction de l’école des Berges depuis la rue Dorchester.
«On a bien hâte de voir qui va venir faire un tour et constater à quel point certains endroits ne sont vraiment pas adaptés pour permettre à nos enfants de se rendre en classe en sécurité. On espère aussi que ça sensibilisera les automobilistes à être plus respectueux des limites de vitesse et du Code de la route même à l’extérieur des zones scolaires», conclut Mme Mathieu.