Malgré une hausse de la population de 11% à Québec depuis 2006, la Ville distribue 21 650 000 m3 d’eau potable de moins par an dans son réseau d’aqueduc. Il s’agit d’une économie d’eau de 16% par rapport à 2006, année où l’administration a débuté ses efforts pour colmater les fuites sur ses infrastructures.
Ces efforts passent notamment par la recherche des fuites. Cet exercice peut paraître farfelu pour les non-initiés puisqu’elle débute par «l’écoute» des bornes-fontaines. Si le réseau est en bon état près des bornes auscultées, les employés n’entendront pas de bruit dans l’appareil qui leur sert essentiellement de stéthoscope des bornes. À l’inverse, si les employés entendent un bruit, on leur demande d’y retourner à deux autres occasions afin de s’assurer que celui-ci n’est pas dû à une demande momentanée comme une laveuse ou un réservoir de toilette qui se remplie. Si le bruit est toujours présent, d’autres démarches seront entreprises afin de confirmer qu’il y a une fuite et la localiser. Ces opérations de recherche ont permis de faire passer le taux d’eau traitée perdu par des fuites de 35 % à 14,4 % au cours des quinze dernières années.
Par ailleurs, la Ville soutient que la baisse de consommation d’eau est aussi attribuable aux efforts des citoyens. Ceux-ci répondent bien aux interdictions d’arrosage lors de période de sécheresse. À titre d’exemple, Québec indique que lors de l’interdiction du 24 août 2021, la consommation d’eau a été réduite de 27%. De plus, la nouvelle réglementation sur l’utilisation de l’eau adoptée cet été a aussi eu des effets. «La consommation totale d’eau potable a diminué en période moyenne de haute consommation (périodes chaudes), passant de 310 000 m3 par jour en 2021 à 274 000 m3 par jour en 2022», dévoile l’administration.
Chaque fois que les citoyens font des efforts pour diminuer leur consommation, c’est de la pression de moins sur nos usines et des usines qu’on n’aura pas besoin de construire éventuellement si la population continue d’augmenter.
Marie-Josée Asselin, vice‑présidente du comité exécutif & responsable du traitement des eaux
Au sujet de cette réglementation, il est déjà prévu que certaines mesures supplémentaires entrent en vigueur en 2023 afin de poursuivre les efforts. Et la ville pourrait éventuellement aller plus loin, affirme la vice‑présidente du comité exécutif et responsable du traitement des eaux, Marie-Josée Asselin. «Si on a besoin de serrer le règlement parce que la consommation demeure élevée, on le fera. On sait par contre que c’est difficile de s’autoévaluer comme on le fait avec les déchets en voyant le nombre de sacs qu’on met à la rue. On ne veut pas aller vers la coercition», a-t-elle mentionné.