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Régler l’inflation et la main-d’oeuvre avec l’immigration?

Vue du centre-ville de Montréal en été avec le Vieux-Port en premier plan.

Vue du centre-ville de Montréal en été avec le Vieux-Port en premier plan.

Le gouvernement fédéral doit rapidement régler la pénurie de main-d’œuvre en transport pour améliorer la chaîne d’approvisionnement, notamment en s’appuyant sur l’immigration, note un nouveau rapport. Et, par le fait même, régler un des problèmes causant l’inflation élevée.

La chaîne d’approvisionnement en transport du Canada approche de son «point de rupture», a confirmé le ministère fédéral des Transports, Omar Alghabra, jeudi. Dans un rapport présenté aujourd’hui, le Groupe de travail national sur la chaîne d’approvisionnement appelle le gouvernement et l’industrie à prendre des mesures urgentes pour assurer la circulation des marchandises.

Parmi les 21 recommandations faites, l’une concerne l’immigration. C’est un sujet qui a par ailleurs bien occupé la campagne électorale au Québec ces dernières semaines.

Le rapport de 58 pages implore le gouvernement fédéral de «répondre aux besoins immédiats en main-d’œuvre dans l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement des transports», et ce, dans l’immédiat.

Le secteur des transports souffre d’une grave pénurie de main-d’œuvre, surtout dans les secteurs ferroviaire et routier. 

Groupe de travail national sur la chaîne d’approvisionnement

Pour y parvenir, il est recommandé d’élargir le Programme des travailleurs étrangers temporaires de façon urgente, car il s’applique aux travailleurs de la chaîne d’approvisionnement des transports. Le groupe de travail demande l’accélération des demandes d’immigration temporaire ou permanente des personnes ayant de l’expérience dans ce domaine. Il est aussi recommandé d’aider les organismes facilitant l’arrivée de travailleurs étrangers.

Cela est d’autant plus urgent que les problèmes de chaîne d’approvisionnement prennent une ampleur considérable, dit le rapport. Du fait de la guerre en Ukraine, de la pandémie, ou des catastrophes naturelles, certains articles sont indisponibles. C’est le cas pour des véhicules, des jouets à l’approche de Noël, mais aussi des médicaments.

Ces problèmes participent aux pressions qui poussent à la hausse le taux d’inflation.

Un besoin partagé

L’immigration comme solution à la pénurie de main-d’œuvre a été évoquée à plusieurs reprises. Au lendemain de l’élection provinciale, le 4 octobre, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) désignait la pénurie de main-d’œuvre comme premier dossier à régler pour le prochain gouvernement Legault. Rappelons également que la Chambre de commerce du Montréal métropolitain demandait une hausse des seuils d’immigration.

Dans un communiqué, la FCCQ regrettait la position du premier ministre au sujet des seuils d’immigration, François Legault voulant les réduire de 70 000 à 50 000. Elle estime en outre qu’il y aurait 271 000 postes vacants en attente d’être pourvus au Québec.

Pas plus tard qu’hier, l’Alliance canadienne du camionnage (ACC) indiquait que la pénurie de chauffeurs professionnels représente l’une des plus grandes menaces pour la reprise économique du Canada.

Le niveau de vie du Canada est directement lié à notre succès en matière de commerce international et, par conséquent, au rendement de notre système de transport.

Groupe de travail national sur la chaîne d’approvisionnement

Dans une intervention à la Chambre des communes cette semaine, et relayée par le média spécialisé TruckNews, le président de l’ACC Stephen Laskowski rappelait l’importance d’améliorer l’accès à l’immigration pour pourvoir les quelque 30 000 postes de camionneurs manquants dans le pays.

Huit membres forment le groupe de travail qui présentait son rapport aujourd’hui. Ils sont issus des secteurs du camionnage, du rail, des aéroports, de la fabrication, du gouvernement et de la consultation en matière de chaîne d’approvisionnement.

Soulager les ports de commerce

Parmi les mesures prioritaires à prendre par le gouvernement fédéral, on peut également mentionner la protection des postes frontaliers ou la création d’un bureau central de la chaîne d’approvisionnement pour éviter les retards bureaucratiques.

L’une des mesures concerne aussi la réduction de la congestion dans les ports. Il est suggéré d’augmenter le financement de ces derniers pour favoriser leur autonomie. Un audit pourrait être réalisé pour évaluer l’efficacité des infrastructures le long de la Voie maritime du Saint-Laurent.

«Comme le volume des échanges commerciaux du Canada continue d’augmenter, les investissements dans les actifs d’infrastructure essentiels tels que les ports maritimes, les chemins de fer, les autoroutes et les routes, et les aéroports doivent également augmenter pour répondre à la demande», indique le rapport.

Le Port de Montréal est le plus important port de l’est du Canada. En 2021, 34 MT de marchandises y ont transité. Il accueille jusqu’à 2500 camions par jour.

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