Le statu quo semble satisfaire Québec solidaire. Le parti de gauche misera sur 10 députés à l’Assemblée nationale, peut-être 11. Mais cela n’a pas empêché les partisans et les porte-parole du parti d’avoir le cœur à la fête ou de souligner, lors du discours de Gabriel Nadeau-Dubois, que le parti a résisté à la «vague caquiste».
Lorsqu’il a pris la parole devant la foule du MTelus, lundi, Gabriel Nadeau-Dubois ignorait toujours l’issu du vote dans Verdun. La lutte y est extrêmement serrée entre la libérale Isabelle Melançon et la candidate solidaire Alejandra Zaga Mendez. Dans le meilleur des scénarios, Québec solidaire pourrait compter sur un élu de plus qu’au dernier mandat. Un nouvel élu s’est joint au caucus, Haroun Bouazzi dans Maurice-Richard, mais la solidaire Émilise Lessard-Therrien s’est inclinée dans Rouyn-Noranda, au profit de la CAQ.
«Quelle campagne!», s’est emballé Gabriel Nadeau-Dubois, lors de son discours de fermeture. «On est face à une vague caquiste, mais dans ce contexte-là, si la tendance se maintient, Québec solidaire sera le seul parti d’opposition à y résister», a-t-il ajouté.
Lutte verte
Québec solidaire sera une «opposition vigilante», assure M. Nadeau-Dubois. La priorité du parti sera de mettre de la pression sur le gouvernement en matière de changements climatiques.
M. Legault, lors de la campagne, vous avez débattu des positions de QS concernant les changements climatiques. Nous étions en campagne électorale, c’était de bonne guerre. Mais comme premier ministre, vous avez maintenant la responsabilité d’être à la hauteur. Écoutez la jeunesse du Québec.
Gabriel Nadeau-Dubois, coporte-parole de Québec solidaire
Gabriel Nadeau-Dubois somme le premier ministre réélu «d’écouter la génération qui va devoir vivre avec les décisions d’aujourd’hui». «Il n’est pas trop tard pour changer d’idée, pour agir», rappelle-t-il. Québec solidaire avait pourtant souvent fait référence à cette campagne comme celle de «la dernière chance» pour les changements climatiques.
«À chaque fois que M. Legault voudra faire un pas vers l’avant pour l’environnement, je serai son partenaire. À chaque fois qu’il voudra faire un pas en arrière, je serai son adversaire», promet M. Nadeau-Dubois.
«Démocratie malade»
En fermeture de discours, le député de Gouin a critiqué farouchement le mode de scrutin actuel. Ensemble, le Parti québécois, Québec solidaire et le Parti conservateur du Québec totalisent 43% des votes. Pourtant, ils n’occuperont que 14 sièges à l’Assemblée nationale. En comparaison, les libéraux ont reçu 14% des votes, mais détiendront 24 sièges.
«Cette élection aurait dû être la première au Québec où chaque vote aurait compté. Notre démocratie est malade et la carte électorale ne reflète pas la réalité», dénonce Gabriel Nadeau-Dubois.
François Legault avait promis de réformer le mode de scrutin lors de son élection, en 2018. Mais son parti n’a jamais rempli sa promesse.