C’est la fin pour le Publisac dans sa forme actuelle. La Ville de Montréal annonce que l’adhésion au Publisac devra se faire sur une base volontaire.
La méthode volontaire, ou «opt-in», sera imposée à partir de mai 2023. Selon la Ville, la mesure rejoint les ambitions environnementales de Montréal. La décision touche toutefois plusieurs médias locaux distribués dans le Publisac, dont les éditions de quartier de Métro.
«Il y a une semaine, un nouveau rapport du GIEC sonnait l’alarme quant à l’urgence d’accélérer la transition écologique. Les villes doivent poser des gestes forts pour répondre à la crise climatique, et ce règlement nous permettra de réduire à la source une quantité importante de papier et de plastique en circulation à Montréal», commente la mairesse de Montréal, Valérie Plante.
Un programme de soutien financier temporaire sera mis en place par la Ville pour les médias touchés. D’une durée de douze mois, il permettra aux éditeurs de développer un nouveau mode de distribution pour leurs publications. Les paramètres exacts de cette aide seront déterminés par un comité de pilotage, qui sera mis sur pied par la Ville pour accompagner ces médias dans leur transition.
Montréal s’engage aussi à investir directement dans les journaux locaux, notamment via les arrondissements et les services centraux. La Ville fera des représentations auprès de Québec pour s’assurer que ces sources d’information locales aient accès à de l’aide financière, parfois difficilement accessible.
L’avenir de la presse locale
Parmi les journaux distribués dans le Publisac, on compte quinze éditions de quartier de Métro. L’entreprise propriétaire, Métro Média, appuie la décision de l’administration Plante dans le contexte de la transition écologique. Dans un communiqué diffusé lundi, Métro Média souligne que la lutte aux changements climatiques est «une priorité» de l’entreprise. Des mesures pour soutenir les médias locaux seront toutefois essentielles.
«L’apport des journaux locaux montréalais à la vitalité du tissu social et démocratique de notre ville doit être reconnu», estime le président et directeur général de Métro Média, Andrew Mulé.
M. Mulé a par ailleurs présidé le Comité aviseur sur les journaux locaux de la Ville de Montréal, qui a été établi à l’automne 2021 pour identifier des pistes de solution permettant d’assurer la pérennité de l’information de proximité.
Nos rencontres et nos échanges nous ont permis de constater que la Ville de Montréal est consciente des impacts collatéraux découlant de son initiative relative à la distribution sur demande de nos journaux, et qu’elle souhaite aider l’industrie de la presse locale à traverser cette étape en lui offrant son appui financier.
Andrew Mulé, président-directeur général de Métro Média
L’aide financière proposée aux publications touchées devra «s’ajuster à un contexte exigeant et en évolution rapide». «Un accès facile sans fardeau bureaucratique sera également particulièrement important pour assurer la survie des médias locaux, souvent de très petites organisations», ajoute-t-il.
C’est principalement pour des considérations environnementales que la Ville de Montréal encadre davantage la distribution de circulaires et de journaux dans des sacs en plastique. À la fin de 2019, la Commission sur l’eau, l’environnement, le développement durable et les grands parcs de Montréal avait publié un rapport suggérant l’adhésion volontaire au Publisac.
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