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Un nouvel institut pour débattre des grands enjeux de l’agriculture

AGRICULTURE. Annoncé en décembre 2015, l’institut Jean-Garon, un organisme de partage des connaissances, de réflexion et de débat sur les grands enjeux du secteur agroalimentaire québécois, est maintenant fonctionnel.

Jean Garon a profondément marqué l’agriculture et l’agroalimentaire québécois, c’est pourquoi cet institut, à but non lucratif, porte son nom.

Le but de l’institut n’est pas de faire de la recherche, ils laissent ce rôle aux universités et aux centres de recherche. «L’institut se veut essentiellement un lieu de débats où tous les Québécois qui s’intéressent à l’agriculture viendront discuter et définir les lignes de force qui sont nécessaires pour nous donner un secteur agroalimentaire à la mesure de la société que nous souhaitons bâtir», peut-on lire dans le communiqué de presse.

Par ailleurs, le monde de l’agriculture fêtait aujourd’hui le 38e anniversaire de la Loi sur la protection agricole, une loi que le Québec doit à Jean Garon. «Bon nombre d’agriculteurs le considèrent comme le meilleur ministre de l’Agriculture des cinquante dernières années», a affirmé le président de l’institut, Jean Pronovost.

On compte parmi les parrains d’honneurs des doyens de facultés en agronomie, agriculteurs, producteurs agroalimentaires et de nombreux autres, issus de différents domaines liés de près ou de loin à l’agriculture.

Le Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec octroyera une aide financière pouvant aller jusqu’à 50 000$ à l’institut Jean-Garon.

Thèmes analysés

L’institut a décidé d’analyser quatre principaux thèmes qui seront débattus au cours des prochains mois. «Vous allez voir qu’on ne choisit pas les moindres», a lancé le président.

Le premier thème est celui de la gestion de l’offre, notamment dans l’industrie laitière. Cette question n’a jamais cessé de lancer des débats dans le monde agricole et la signature de L’Accord économique et commercial global avec l’Union européenne les relancera très certainement.

L’institut Jean-Garon se penchera également sur la question de la définition et le rôle de la ferme familiale. Les politiques agricoles au Québec ont toujours été conçues en fonction de ce genre de ferme, qui se transfère de génération en génération. Pourtant, de plus en plus de fermes procèdent à des transferts non-apparentés.

Le troisième thème débattu sera celui des enjeux de gouvernance dans le monde agricole «Le poids des grands groupes, tant au niveau de la production, de la transformation que de la distribution, est plus important que jamais et la mondialisation laisse de moins en moins de place aux gouvernances nationales», a résumé le président de la fédération.

Finalement, la sous-utilisation du territoire agricole soulèvera des discussions: «Comment utiliser pleinement ce territoire maintenant protégé et pourquoi le protéger s’il n’est pas utilisé?».

Lancement de livre

À l’occasion de son lancement, l’institut a décidé d’appuyer le livre Une crise agricole au Québec / Vers la fin des fermes laitières traditionnelles au Québec, issu d’une collaboration entre Simon Bégin, Yan Turmine et Yannick Patelli.

Un débat de quinze minutes sur le livre a eu lieu au cours de la conférence entre Jacques Proulx, ex-président de l’UPA et de l’organisme Solidarité rurale du Québec, Alphonse Pittet, producteur laitier et Dominic Lamontagne, agriculteur artisanal et auteur. Tous les trois font d’ailleurs partie des parrains de l’institut.

Ce livre est le résultat d’une démarche privée entre les éditions VLB et de La Vie agricole. Les réflexions que ce livre met de l’avant serviront à alimenter les discussions de l’institut sur la gestion de l’offre.

«Ce qui est en jeu, c’est la qualité de nos produits laitiers, la survie de milliers de fermes familiales et l’existence même de nombreux villages en région. Aujourd’hui, le Québec entreprend à nouveau une vaste consultation sur l’avenir de son secteur bioalimentaire. On ne peut que s’en réjouir, mais quand «le feu est pris dans l’étable», il faut aussi savoir agir, et vite», peut-on lire sur la quatrième de couverture.

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