Laurence St-Germain championne mondiale de slalom

Impériale, Laurence St-Germain est entrée dans l’histoire canadienne du sport, samedi, aux Championnats du monde de ski alpin, à Méribel en France. La skieuse de Saint-Ferréol-les-Neiges est montée sur la plus haute marche du podium, s’arrogeant ainsi rien de moins que le titre de championne du monde de la discipline.

«Oh my God! Impossible!», a lancé St-Germain, incrédule à la caméra, lorsqu’elle s’est assurée d’être sur le podium du slalom. Quelques instants plus tard, l’impossible s’est transformé en concret encore plus étonnant à ses yeux. Non seulement elle était médaillée, mais elle devenait championne du monde.

La skieuse de 28 ans rejoint ainsi les Québécois Lucile Wheeler-Vaughan (descente et slalom géant 1958), Mélanie Turgeon (descente 2003) et Erik Guay (descente 2011 et super-G 2017) dans ce club sélect. Un exploit mérité pour celle qui est souvent passée bien près de monter sur un podium en Coupe du monde.

Cette constance durant les deux manches qu’elle recherchait depuis si longtemps, elle l’a livrée à la course la plus importante de la saison. Qui plus est, au passage, la Québécoise a devancé la skieuse la plus titrée de tous les temps, l’Étasunienne Mikaela Shiffrin.

Troisième après la manche initiale, St-Germain accusait un retard de 0,61 seconde sur Shiffrin et était 42 centièmes de seconde derrière la Suisse Wendy Holdener. La représentante canadienne n’a pas regardé de vidéo entre les deux manches ni discuté avec ses entraîneurs, afin de conserver ses bonnes sensations.

Quand j’ai croisé la ligne d’arrivée, je cherchais l’écran pour voir mon temps. J’ai vu #1 à côté de mon nom, je n’ai pas trop compris. Ça m’a pris un moment pour être sûre que c’était vrai. Je commence à le réaliser. Avoir ma médaille au cou, ça aide beaucoup.

Laurence St-Germain, skieuse alpine canadienne

Rester calme sous pression

«Il y avait beaucoup de stress et je sentais la pression. Mon but était de rester calme, j’ai su utiliser la pression pour la transférer en adrénaline et attaquer la deuxième manche. […] J’essayais de ne pas penser au résultat et d’exécuter mon plan de match, mais si je devais reculer un peu et être top-5, ou top-10, j’allais être très contente quand même», a-t-elle confié à Sportcom en visioconférence.

La skieuse de Saint-Ferréol-les-Neiges s’est assurée d’une place sur le podium en prenant les commandes de la course après sa deuxième manche. Ses coéquipières canadiennes Ali Nullmeyer et Amelia Smart se sont ruées sur la Québécoise pour la féliciter pendant que St-Germain essayait de prendre la pleine mesure de ce qu’elle venait d’accomplir.

Il restait encore deux skieuses à s’élancer et le suspense n’a pas été long. Holdener est rapidement sortie de piste. La formalité aurait été ensuite que Shiffrin ajoute un autre titre mondial, après celui récolté plus tôt au slalom géant. Sauf qu’elle a été beaucoup moins rapide que St-Germain, qui s’est imposée par 57 centièmes de seconde au cumulatif des deux manches. L’Allemande Lena Duerr (+0,69 seconde) a complété le podium.

Pour la petite histoire, étant persuadée que la dernière skieuse et multiple championne du monde de la discipline, Mikaela Shiffrin, allait sans doute ajouter un autre titre à son palmarès, St-Germain a demandé si la médaillée d’argent devait se tenir à droit ou à gauche sur le podium. Finalement, son équipe l’a rassurée, car en finissant bonne première sa place est sur la première marche bien au centre du podium…

(Source: Sportcom)